Un consommateur qui sait ce qu’il consomme et des producteurs qui mettent en avant leur terroir. Les appellations d’origine sont en fait de nombreux projets qui se sont succédés depuis plus d’1 siècle. Sans surprise, en France, cette tendance à vouloir protéger l’origine des produits nous vient du milieu … du vin !
Après maintes crises telles que le tristement célèbre phyloxera (puceron ravageur des vignes, fin XIXe siècle), la mort d’une grande partie du vignoble français, la reconstruction puis l’anarchie et les fraudes qui en découlèrent, les vignerons se mobilisent dans les années 1920 afin de forcer l’état à mettre en place des règles strictes pour protéger leurs vins.
100 ans plus tard, comment s’y retrouver parmi les AOC, AOP, IGP et autres ? Décryptage.
L’Appellation d’Origine Contrôlée ? Avant et maintenant
Après plusieurs tentatives de lois en 1905, 1919 et 1927, le Comité National des Appellations d’Origine est institué en 1935. Il s’agit d’un groupement de négociants et vignerons dont le but est de contrôler les conditions de production et de gérer collectivement les appellations. Ce comité résulte notamment de l’obtention, dans un jugement de 1933, d’une appellation limitée Châteauneuf-du-pape par le Baron Le Roy, ce qui en ferait techniquement la première appellation de France.
Une AOC, applicable aux “vins et eaux-de-vie” puis étendue à l’ensemble des produits agricoles et alimentaires, se base sur la notion de terroir. Un terroir est une zone géographique particulière où une production tire son originalité directement des spécificités de son aire de production.
Pour résumer, les AOC contrôlent l’origine d’un produit, l’authenticité et la typicité de son origine géographique. Garantes à la fois de ses qualités, de son terroir et du savoir-faire du producteur, de l’antériorité mais aussi de la notoriété d’un procédé.
On peut se faire la remarque qu’une AOC, c’est quelque part un nom ou une méthode qui sont trop anciens pour être brevetés.
Pour toutes les infos officielles, nous vous invitons à consulter le site de l’INAO
Les appellations d’origine au standard Européen : l’AOP
L’AOP est l’équivalent de l’AOC dans l’Union Européenne. Créé en 1992 pour protéger chaque savoir-faire et chaque terroir dans le système de libre échange de l’UE.
On dénombre ainsi pas moins de 52 AOP françaises, 55 “DOP” italiennes et 22 “ΠΟΠ” grecques, seulement pour les fromages !
En 2008, le logo officiel du label AOP est conçu et il est obligatoire sur les emballages des produits concernés. Ainsi, l’AOP se substitue à l’AOC. Aujourd’hui, seuls les vins sont encore autorisés à porter la mention AOC.
Comme d’habitude en Europe de l’Ouest, le vin fait exception car trop compliqué !
Et l’IGP dans tout ça ?
On attribue une Indication Géographique Protégée à un produit dont au moins une étape de production est réalisée dans une zone géographique, ce qui lui confère sa spécificité. L’AOP et l’IGP ne sont pas cumulables. Le cahier des charges d’une IGP est beaucoup plus souple que celui d’une AOP, que ce soit au niveau de la surface géographique ou au niveau des procédés.
Prenons l’exemple du vin : une IGP concerne généralement une région et non un terroir, autorise de plus nombreux cépages et un plus grand rendement à l’hectare.
Ainsi, dans le même exemple, un vigneron qui produit des vins AOP peut également utiliser l’IGP pour des vins plus accessibles en prix, ou pour tenter des assemblages ou vinifications différentes.
Les appellations d’origine : quelques chiffres
Il existe environ 2 000 produits AOP au sein de l’UE actuellement, pour près de 500 AOP français. Étonnamment, on ne trouve que 260 IGP françaises pour près de 1 400 IGP européennes.
Plus de décryptages ? C’est par ici.