Nous ne manquons pas de le mentionner, l’industrie française se relève encore aujourd’hui des vagues de délocalisations du siècle dernier. Or, ce qui est vrai pour l’industrie l’est aussi pour les services. Service France Garanti, fondé en 2020, met les prestations de service françaises au centre du débat.
Une certification qui met en lumière les entreprises de service qui emploient sur le sol français malgré une rude concurrence étrangère. Focus.
Un constat récent
On entend dire que la France est un pays de tertiaire. En réalité elle n’a pas fait l’effort de le devenir. Dès les années 1980, le secteur subit une vague de délocalisation des services à faible valeur ajoutée : services après vente, services client, etc.
La mondialisation continue de grignoter le service français dans les années 2000. Les activités à haute qualification sont désormais elles-aussi délocalisées : R&D mais aussi services de comptabilité, marketing et juridique s’en vont ailleurs.
Autre constat : aucun dispositif législatif ne définit et n’encadre l’origine d’un service, laissant place à
différents marquages parfois trompeurs pour les consommateurs.
Un secteur d’activité laissé pour compte
Une remarquable crise de souveraineté a pris de la place dans les débats depuis la COVID-19, mobilisant consommateurs, entreprises mais aussi l’état sur la relocalisation des entreprises. On voit l’apparition de certifications qui garantissent la fabrication française et la qualité pour les entreprises. Toutes les entreprises ? Malheureusement non, le secteur du service reste désespérément au second plan.
Aujourd’hui, les choses tendent à changer puisqu’en juin 2022, un sondage IFOP délivrait les résultats suivants :
- 73% des Français accordent de l’importance à l’origine du service.
- 68% des Français considèrent qu’un service français est gage de qualité supérieure qu’un service non français.
Service France Garanti, une certification exigeante
La certification concerne les activités de prestation de service (si c’est le cœur de métier d’une entreprise), le service client ou le SAV des entreprises. Ce nouveau cahier des charges prévoit que 90% de la main d’œuvre impliquée dans les caractéristiques essentielles de la prestation, mais également 90% des ressources en contact direct avec le client, sont soumis à un contrat de travail de droit français.
A noter : SFG n’est pas un label, puisqu’il n’est pas autodéclaratif. En effet, la différence tient en ce qu’une certification est remise après audit réalisé par des organismes privés.
Pour les entreprises qui emploient en France, c’est un atout marketing évident. En effet et on ne le dit jamais assez, la transparence est la méthode de communication la plus efficace.
C’est aussi de fait un engagement pour l’entreprise : celui de respecter des normes sociales, inhérentes à un contrat de droit français, et environnementales. Il est important de noter que c’est aussi un processus simplifié par rapport au domaine industriel, puisque l’audit est de nature documentaire. On vérifie principalement la nature des contrats de travail.
Aujourd’hui, 54 entreprises sont certifiées SFG. Parmi elles, des grands groupes comme Veolia, Boulanger, MMA, La Banque Postale, … Mais aussi des TPE et PME attachées à la qualité de leurs services.
Des entreprises qui ont un point commun : une activité soumise à la concurrence étrangère (pas de restauration, de distribution physique, etc.).
Service France Garanti : un enjeu de relocalisation.
Le consommateur, sans seulement mentionner l’origine du service, est de plus en plus attentif au temps d’attente et à la qualité de service, selon un sondage AFRC.
Il est vrai qu’aujourd’hui, si on dépasse le chatbot (IA de dialogue), souvent présent sur les sites de service, on espère s’adresser à une personne qui peut amener un savoir-faire et une qualité de service particulière.
Il est vrai, aussi, que le service est un domaine grandissant dans l’économie française. Qu’il représente un grand nombre d’emplois et qu’il constitue très certainement un enjeu important de l’avenir.