De par son statut d’une des plus vieilles villes de France, il est logique qu’on puisse trouver de nombreux secrets et d’anecdotes sur l’histoire de Marseille.
La ville doit sa fondation à une colonie grecque venue de Phocée (près d’Izmir, actuelle Turquie) en 600 ans avant notre ère. Une culture riche et diversifiée comme peu d’autres, un accent unique et un tempérament de feu. C’est parti pour quelques anecdotes sur l’histoire de Marseille !
Quand Marseille fait front à Jules César
En 50 avant notre ère, Pompée, alors à la tête du Sénat de Rome, accuse César de traîtrise. César entre alors en guerre contre les armées de Pompée afin de devenir l’unique meneur de l’Empire.
Marseille, déjà à l’époque l’un des plus grands ports de Méditerranée, est fidèle à Pompée. César, outragé par la position marseillaise, organise le siège de la ville en -49.
Les Marseillais, affamés, se rendent, après deux tentatives échouées de briser le blocus et 6 mois de siège. César fait détruire les murs, brûle la ville, et lui retire ses droits de pêche.
Marseille sera alors sauvée par ses voisins, ses colonies, et surtout la Grèce qui lui envoie provisions et bois de construction. Mais également des ouvriers et habitants pour remplacer les pertes.
Un rhinocéros à l’origine du château d’If
Le château d’If, pour beaucoup, est la prison mythique d’Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas père, ou simplement la forteresse qui garde Marseille.
En 1515, le roi Manuel du Portugal décida d’envoyer un rhinocéros en cadeau au Pape Léon X à Rome. Son but était de consolider les liens entre le Portugal et la Papauté. Le rhinocéros, obtenu d’un sultant de Cambay, un royaume d’Inde, fut transporté par voie navale et resta à Marseille lors d’une escale.
Ce type de présent était assez fréquent en cette période d’expansion des empires en Asie. L’année d’avant, un éléphant avait été envoyé à Rome. Ne savant pas que faire de l’animal, les autorités locales le débarquèrent sur l’île d’If. Cette terre inhabitée servait alors de pacage aux chèvres.
La population se pressait pour l’admirer, et le roi François Ier lui-même demanda à voir ce phénomène naturel. Par la même occasion, le roi découvrit l’île, qu’il décida d’utiliser afin d’améliorer les défenses de Marseille. En 1527 et durant 2 ans, le célèbre château d’If fut construit.
Le point d’altitude zéro
Si je vous disais que la ville de Dunkerque culmine à seulement 4m d’altitude, ce qui en fait une cible certaine de la montée des eaux, tandis que la ville de Chamonix, elle, atteint un maximum de 4 808 mètres ?
Vous me direz peut-être que vous préféreriez vous les gêler et payer votre forfait 4 heures de ski une fortune plutôt que de voir votre habitation rejoindre l’océan peut-être ?
Mais vous pouvez aussi, à raison, vous demander quel fût le niveau 0 « original », le premier lieu qui a servi de référence, en France, pour connaître le niveau de la mer ?
Sur la Corniche Kennedy, au sud de Marseille, le marégraphe de Marseille indique le niveau de la mer depuis 1883. Après 12 ans d’observation des variations de niveau, l’altitude zéro a été déterminée.
Un marégraphe est une sorte de puits dans lequel la mer s’engouffre à l’abri de la houle et des vagues. Là, un flotteur suit les mouvements de l’eau causés par les marées et les changements météorologiques. Un appareil enregistreur reçoit les mouvements du flotteur par un câble métallique. On doit cet édifice classé Monument Historique à l’ingénieur hydrographe Antoine Chazallon.
Le premier hydravion sur l’étang de Berre
1910. Sur l’étang de Berre, à quelques minutes de Marseille, l’hydravion conçu par l’ingénieur Henri Fabre décolle. Le public observe depuis les berges l’aéronef, perplexe à l’idée de le voir accomplir ce défi fou : amerrir sur l’étang. Une première.
L’hydravion de Fabre, piloté par l’aviateur Louis Paulhan, parcourt 800 mètres à faible altitude et entame sa descente. L’amerrissage est un succès. Un succès incontesté sachant que jusqu’à ce jour, aucun hydravion au monde n’avait décollé de manière autonome, réussi son vol et ne s’était posé sur l’eau.
Le grand musée de l’Air et de l’Espace du Bourget conserve sa machine depuis 1920 afin de préserver l’histoire de ce travail pionnier.
La partie de pétanque la plus mortelle de l’histoire
Le 28 avril 1792, des soldats de la garde nationale accompagnée de quelques jeunes de la société populaire de Marseille, décident de faire une partie de jeu de boules. Dans le couvent des récollets, qui n’existe plus aujourd’hui, les soldats durent faire avec les moyens du bord.
Or, on il se trouvait à l’époque dans le couvent un arsenal, comprenant de nombreux boulets de canon, des canons et des barils d’explosifs. Les soldats, voyant les boulets de canon : « Un peu lourd, mais ça fera l’affaire ! ».
La partie commença alors mais ne dura pas bien longtemps. L’étincelle de déduction des soldats n’eut pas lieu. Personne ne vit de danger à utiliser les boulets à proximité du reste de l’arsenal. Hélas, l’étincelle eut bien lieu en revanche dans le fracas des boulets sur le sol de pierre du couvent, mettant littéralement le feu aux poudres.
Bilan : une explosion terrifiante faisant 38 morts et plus de 200 blessés.
Conclusion personnelle : si vous avez oublié la triplette, mèfi ! On ne joue pas aux boules avec n’importe quoi.
Si vous avez apprécié cette sélection d’anecdotes sur l’histoire de Marseille, on vous invite chaudement à lire notre sélection historique sur Bordeaux !