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Le cuir de poisson, un projet made in les Dombes

Les Dombes, ce site aux 1000 étangs, est la première région productrice de poissons d’étangs dans l’hexagone. Certains ont donc innové pour tirer parti d’un élément inutilisé des carpes : leur peau. Le cuir de poisson des Dombes est donc un projet d’avenir dans le secteur de la maroquinerie.

De déchet alimentaire à cuir d’exception

Cuir poisson - Cuir de carpes des Dombes
Cuir de carpes des Dombes

On va tenter d’éradiquer d’entrée de jeu une idée reçue sur le cuir de poisson : non, ça n’a pas d’odeur. En revanche, ça présente beaucoup d’avantages et c’est pourquoi son utilisation revient au goût du jour, s’inscrivant dans le courant de la mode éthique. Sans mauvais jeu de mot.

C’est au Moyen-Orient, au IV ème siècle que remontent les premières traces de cuir marin.
Au XVIII ème siècle, c’est Jean-Claude Galluchat qui le popularise en Europe en confectionnant des pièces pour la marquise de Pompadour à partir de cuir de requin ou de raie. Ce cuir haut de gamme prit donc le nom de « galuchat ». Disparue pendant des années, cette tradition ancestrale trouve de nouveau sa place à l’heure de la montée en puissance de l’upcycling.

Aussi solide et résistant que du cuir conventionnel, cette matière est très appréciée pour sa finesse lors de la confection de bijoux, porte-monnaies ou encore chaussures.

Dans les Dombes, un véritable commerce fait donc surface autour de la carpe. 500 tonnes de carpes sont pêchées dans ces étangs chaque année. Or, seulement 30% des poissons seront destinés à la consommation, laissant les 70% restants voués à la benne. C’est pourquoi des créateurs de la région ont décidé d’agir pour valoriser ces pertes.

Amarande G. : une créatrice maroquinière qui nage dans la tendance

Amarande G.
Amarande G.

L’artisane Amarande a choisi de faire partie de ces innovateurs qui oeuvrent pour participer à la revalorisation des peaux de carpes. Contactée par l’Association de Promotion du Poisson des Etangs de la Dombes (APPED) en 2015, elle a décidé de créer sa marque autour de ce concept.

Certains des poissons qu’elle utilise sont de provenance de la Pisciculture Charles Murgat en Isère. Amarande reçoit les peaux tannées qu’elle va ensuite découper et assembler pour concevoir ses créations. Plus ou moins écaillées, les peaux ont des particularités différentes, adaptées à des pièces plus ou moins classiques. Variant matières, objets et couleurs, Amarande s’amuse lors de la confection, proposant ainsi des créations pour tous les goûts.

En 2022, elle s’est également lancée dans un nouveau projet « L’Aura du poisson« , marque française d’upcycling, en partenariat avec des acteurs de la région Rhône-Alpes. Parmi eux, l’ICTYOS, basé à Saint-Fons et spécialisé dans le tannage végétal sur cuir marin.

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