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L’histoire sans fausse note du métier de luthier

Profession qui requiert une excellente oreille musicale et des doigts d’orfèvre, le luthier est créateur de beauté. Les instruments à corde frottées ou pincées, murmurent à l’oreille de ces artisans habiles et mélomanes qui le leur rendent bien. Poursuivez votre lecture et vous saurez tout de l’histoire du métier de luthier.

Les débuts tortueux du métier de luthier

Dérivé du terme luth, le luthier exerce son art dans la fabrication d’instruments de musique à cordes tels que les violons, altos, violoncelles et autres violes. Ce dernier les fabrique à la main. La reconnaissance des luthiers a nécessité son petit bonhomme de chemin.

L'histoire du métier de luthier
Luthier en activité

En effet, au cours de l’histoire, les musiciens ne bénéficiaient pas d’une fonction sociale reconnue. D’où le fait que pendant un temps leurs instruments ne suscitaient pas l’attention. Ainsi, à leur temps perdu, les tourneurs sur bois fabriquaient des flûtes, tandis que les chaudronniers réalisaient des casseroles, armures et quelques trompettes.

À cette période, dans l’église, l’orgue s’attirait tous les suffrages. Si bien que les facteurs d’orgues sont les premiers artisans à pouvoir vivre de la fabrication d’instruments de musique. Il faudra attendre la Renaissance pour voir s’opérer un moment de bascule.

L’engouement de la société noble et savante pour la musique instrumentale va ensuite contribuer au développement du métier de facture instrumentale dont la production va se perfectionner. Cela va d’abord profiter au luth. Auquel va notamment s’intéresser l’éminent Léonard de Vinci, luthiste à ses heures.

Désigné comme le « Roy des instruments » par Furetière dans son dictionnaire, le violon apparaît donc vers 1500 chez les musiciens ambulants.

C’est dans une Italie en plein bouillonnement artistique que Charles IX de France commande des violons au luthier Andréa Amati en 1572.

Toutefois, la France ne manque pas de facteurs d’instruments. En 1454 apparaît à Rouen la première confrérie de « faiseurs d’instruments de musique et de maîtres de danse ». De la même façon, une corporation spécifique se forme à Paris en 1599 sous la bienveillance d’Henri IV. Avant que cette dernière ne vienne à être supprimée.

Contre toute attente, c’est en France que la lutherie connaît un nouvel essor grâce à des luthiers de talent.

Une lutherie française en plein essor

Aussi, Paris, carrefour musical et artistique, devient un haut lieu de la lutherie au XIXème siècle.

De nombreux grands artisans s’y illustrent. Tels que BassotRenaudinPirotAldricPique et Lupot qui vont réinterpréter avec succès les modèles du Maître Antonio Giacomo Stradivari, dit « Stradivarius ».

Au XIXème siècle, la plupart des luthiers parisiens ont un point commun. Celui d’avoir réalisé leur apprentissage à Mirecourt. À l’instar de Crémone en Italie, de Mittenwald et Markneukirchen en Allemagne, cette petite ville des Vosges peut se targuer d’être le berceau de la lutherie française.

En effet, les premiers luthiers y posent leurs valises vers 1600. Le travail de ces artisans reste d’une bonne manufacture, malgré la fabrication de masse qui y débute vers 1860. L’énorme demande « d’instruments d’étude » bons marché et la démocratisation de la musique en Occident, conduisent à l’ouverture d’usines de fabrication semi-industrielles.

Cependant, à partir de 1900, les crises successives et les deux guerres mondiales ont eu raison de l’essor de cet économie à Mirecourt.

C’est à la fin du XIXe siècle que la vivacité de la lutherie tutoie les sommets partout en Europe. Avant d’être finalement ébranlée par des crises successives durant la première moitié du XXème siècle.

Quelques grandes maisons européennes y survivent difficilement. Après 1945, les vocations de futurs artisans deviennent rares et le métier de luthier se transforme et son histoire prend un tout autre tournant.

Histoire du métier de luthier : des témoignages hérités du passé

Désormais, l’activité principale du luthier réside dans le commerce des instruments anciens, la réparation et l’entretien des instruments. En somme, des savoir-faire pointus, même si la création peut encore se présenter à titre occasionnel.

En France, les grands centres historiques de la lutherie classique sont notamment Mirecourt et Paris. Malgré les rebondissements historiques, la commune des Vosges demeure la capitale de la lutherie française.

Par ailleurs, on peut y retrouver quelques institutions dont le musée de la lutherie et l’École Nationale de lutherie.

Joseph Aubry dans son atelier, Le Havre, non datée. Cliché anonyme. Documentation du musée de Mirecourt.
Joseph Aubry dans son atelier, Le Havre, non datée.
Cliché anonyme. Documentation du musée de Mirecourt.

Autre savoir-faire ancien, le métier de vitrailliste.

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