Le troisième jeudi de novembre approche, et la célébration du Beaujolais Nouveau aussi donc, ça va de soi. Mais concrètement, d’où vient cette tradition, devenue désormais internationale ? Retour sur l’histoire d’un vin primeur et sur pourquoi est-ce qu’il a franchi les frontières : le célèbre Beaujolais Nouveau !
La création du Beaujolais Nouveau
Rendez-vous qu’on ne manque pas, qui aura d’ailleurs lieu le 21 novembre en 2024 : la célébration du Beaujolais Nouveau. Si vous vous êtes vous aussi déjà questionnés sur le pourquoi du comment de cette coutume, restez par ici.
Tout commence, sans grand étonnement, dans la région viticole du Beaujolais, au sud de la Bourgogne, vers la fin du 19e. Historiquement et originellement, le Beaujolais Nouveau, issu d’un cépage qui mûrit rapidement, se consommait donc après les vendanges pour marquer la fin de la saison.
Arrivé au milieu du 20e siècle, en 1951, un arrêté paraît dans le journal officiel. Il précise que les producteurs n’étaient autorisés à faire sortir de leur chais les vins de leur récolte qu’à partir du 15 décembre. Mais les vignerons n’étaient pas de cet avis, souhaitant commercialiser leurs vins « primeurs » bien avant cette date. Ils se mirent donc à militer, pour avancer la date de commercialisation au 13 novembre 1951. Leur demande fut finalement acceptée, et naquit ainsi le « Beaujolais Nouveau » ! L’année 1951 marque donc la création de l’AOC.
Durant les années suivantes, la sortie de ce vin s’établit tout d’abord sur une date fixe, le 15 novembre. Puis, à partir de 1985, les institutions s’accordent sur une date fluctuante correspondant au 3ème jeudi du mois de novembre, afin d’éviter que l’événement coïncide avec le week-end. Mais avant ça, il convient de citer le nom d’un homme dans cette histoire.
Pourquoi le Beaujolais Nouveau est-il si célèbre ? L’impact de Georges Dubœuf
Avant les années 80, le Beaujolais Nouveau est bien loin de prendre une dimension internationale. C’est le grand Georges Dubœuf qui a véritablement réussi à faire de lui un phénomène médiatique mondial. Il arrive à Romanèche-Thorins, en Bourgogne, en 1964, et devient rapidement un célèbre négociant du Beaujolais. Il voit en fait dans ce vin primeur, et dans ces zones viticoles, de grandes capacités.
Dès ces années-là, les efforts de promotion payent, et le vin devient déjà fermement populaire sur le territoire français, hors de la région. À partir des années 80, Dubœuf fera exploser sa popularité. Il commence à organiser des courses pour livrer les premières bouteilles de Beaujolais, aux grandes villes du monde entier. Tout cela, accompagné de stratégies marketing ingénieuses. Le Beaujolais Nouveau s’importe alors en Amérique du Nord, en Australie ou encore au Japon, pays où il est toujours aujourd’hui on ne peut plus populaire. Durant de nombreuses années, Georges Dubœuf se rend ainsi chaque année aux États-Unis et au Japon, entre autres, pour ouvrir les premières bouteilles du Beaujolais !
C’est donc tout particulièrement grâce à ce pionnier de la promotion viticole que la célébration du Beaujolais Nouveau, tous les 3ème jeudis de novembre, a su s’implanter brillamment chez nos voisins. Mort en 2020, Georges Dubœuf est aujourd’hui toujours connu comme « le roi du Beaujolais ».
Vin de terroir, frais, léger et fruité, ce vin primeur participe au rayonnement de nos savoir-faire viticoles français. Il fêtera donc, en 2024, ses 73 ans !
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