La Bonne Vague

Le Minor, habillez vous à l’épreuve des vents et marées

Bretagne. Un caractère maritime fort. Des paysages bruts, 2 730 km de côtes et une relation à part avec l’Océan. On se concentre aujourd’hui sur Le Minor, célèbre et dernière bonneterie bretonne encore en activité après 100 ans d’existence.

L’entreprise, vraie icône du Morbihan, montre l’exemple dans une industrie chancelante depuis des décennies. D’une firme connue principalement des bretons et des marins, Le Minor représente aujourd’hui l’excellence d’un savoir-faire français séculaire. Focus.

Renouer avec le succès, 100 ans plus tard

Rachetée depuis 2018 par deux entrepreneurs, Sylvain Flet et Jérôme Permingeat, l’entreprise a redressé la barre de manière spectaculaire, après des décennies de souffrance du secteur textile français. Victime comme beaucoup des conséquences de la vague de délocalisations à partir des années 1970, Le Minor renaît de ses cendres : un chiffre d’affaires ainsi qu’un nombre employés multipliés par 3 en quatre années !

À la manière d’un Stéphane Bern ravi de la rénovation d’un monument ancien, on vous explique en quoi cette histoire est aussi belle qu’importante.

L’ancêtre de la bonneterie Le Minor, la Manufacture Bonneterie Lorientaise fondée par Berthe Etui en 1922, fabriquait des pulls pour les marins pêcheurs bretons. En 1936, Marie-Anne Le Minor installe un atelier de broderie à Pont l’Abbé en Bretagne. C’est alors le début de deux histoires entremêlées.

Dans les années 50, Le Minor invente le “Kabig“, qui devient très prisé des maisons de haute couture. Dans le même temps, l’atelier Lorientais commence à équiper la marine nationale française en pulls, et habille même en 1964 la légende de la navigation Eric Tabarly. En 1982 les deux ateliers fusionnent et Le Minor s’installe définitivement à Guidel, proche de Lorient.

Le Kabig, inventé par Le Minor
Le Kabig, un manteau iconique

Le Minor, l’incontournable style marin

Des marins pêcheurs aux régiments d‘infanterie de marine, Le Minor sait faire des vêtements à l’épreuve de tout. Un savoir-faire historique qui sait se renouveler. S’inspirer de l’ancien et l’adapter à aujourd’hui.

Adapter ses pratiques, aussi : rempart d’envergure contre la fast fashion, la marque propose un onglet seconde main sur le e-shop ainsi que des rayons dédiés dans ses boutiques. De plus, Le Minor fait aujourd’hui cap vers le recyclage des tissus de coton et de laine utilisés dans ses ateliers.

La transmission d’un savoir-faire

Le tricotage du coton, réalisé sur des métiers à tricoter des années 60 et 80 avec du coton cardé, donne un aspect inimitable aux t-shirts et marinières. La coupe et la confection, nécessitant une minutie intelligemment exécutée, sont entièrement réalisées à la main.

Le savoir-faire est le trésor chéri et protégé par Le Minor. Celui-ci est menacé de disparition si aucune transmission n’est faite. Surtout dans des secteurs où la moyenne d’âge avoisine souvent plus de 50 ans.

Pour miser sur l’avenir, un cycle de formation couture a été mis en place avec la région Bretagne. Résultat ? Une moyenne d’âge de 58 ans en 2018 qui est passée en 2022 à … 34 ans !

Le Minor propose aujourd’hui aussi bien des articles classiques que des articles revisités, toujours fidèles au style marin qui a fait son succès en un siècle d’histoire.

Prêts à prendre le vent, toutes voiles dehors ?

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