Authentiques fleurons de l’histoire nationale, la France compte de nombreux monuments classés au patrimoine. Cette dénomination de « monument historique » est une reconnaissance par la Nation de l’intérêt patrimonial d’un bien et atteste de l’impératif de sa conservation ainsi que de son lègue aux générations futures.
Même si certains édifices nationaux leur volent la vedette, embarquez avec nous pour un regain d’authenticité et un premier tour d’horizon de 5 monuments historiques français méconnus.
Les alignements de Carnac, menhirs et légendes en Bretagne
Le sud du Morbihan attire notamment pour ses sites mégalithiques, lesquels excèdent le nombre de 550. Parmi eux, même si notre cœur balance, les alignements de Carnac l’emportent haut la main ! En effet, il s’agit tout de même du sanctuaire mégalithique le plus concentré au monde. Ces alignements sont divisés en 3 champs de mégalithes, avec Le Ménec, Kermario et Kerlescan.
Au total, cela représente près de 3000 menhirs étendus sur 4 km !
Objets de culte religieux ou site astronomique, les spéculations ne manquent pas à propos de ces géants de pierre. Érigés entre 5 000 et 3 000 avant J.C, les menhirs de Carnac conservent, aujourd’hui encore, tout leur mystère.
Classés Monuments Historiques depuis 1889, ils sont un de nos rares héritages du néolithique encore visible !
Le château d’Aulteribe, une exception romantique parmi les monuments historiques français
À présent, cap vers le Puy-de-Dôme en Auvergne-Rhône-Alpes, pour découvrir un authentique château fort avec le château d’Aulteribe. Sa mention la plus ancienne remonte au XIIIᵉ siècle et il appartient d’abord aux Cholet.
Acquis en 1775 par la famille de Pierre, c’est Joseph de Pierre et son épouse Henriette Onslow qui vont y entreprendre de grands travaux au XIXᵉ siècle. Transformant ainsi ce château médiéval dans le goût romantique. Et ce, notamment grâce à la constitution d’une très riche collection de meubles et d’œuvres d’art.
En 1954, le marquis Henri de Pierre lègue le château d’Aulteribe et ses collections à la Caisse nationale des monuments historiques et des sites. Cette donation comprenait entre autres des meubles, des tapisseries des Flandres et d’Aubusson, des tableaux des XVIIᵉ et XIXᵉ siècles et même de la porcelaine de Chine.
Classé Monument Historique en 1949, le château d’Aulteribe forme alors un ensemble décoratif d’une qualité exceptionnelle qui mêle composition d’architecture médiévale et romantique.
Abbaye de la Sauve-Majeure, un trésor roman préservé in extremis parmi les monuments historiques français
Encore connue sous le nom de la Grande Sauve ou Sauve Majeure, la commune de La Sauve en Aquitaine renferme un chef-d’œuvre de l’art roman du XIIᵉ siècle. Et c’est l’abbaye de la Sauve-Majeure.
Il s’agit en fait d’un ancien monastère de l’ordre de Saint-Benoît. Fondée en 1079 par le duc d’Aquitaine et Gérard de Corbie, l’abbaye abrite, à son apogée, pas moins de 300 moines.
Considérée pendant sept siècles comme le plus beau joyau d’architecture de toute la Gironde, l’abbatiale de la Sauve-Majeure a cependant très vite perdu de sa superbe. En effet, l’Assemblée constituante de 1789 impose de chasser les moines, s’ensuit alors la dégradation progressive des bâtiments.
Ruinée et abandonnée à la fin du XVIIIᵉ siècle, l’abbaye fait toutefois l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques par la liste de 1840. Cette décision met donc fin aux pillages et à sa destruction. Par ailleurs, l’abbaye est également classée au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France en décembre 1998.
La villa gallo-romaine de Montcaret, les vestiges d’une habitation aristocratique comme monument historique
La villa gallo-romaine de Montcaret est une villa gallo-romaine située à Montcaret, dans la région Nouvelle-Aquitaine.
La découverte de ce vestige est le produit de fouilles, menées essentiellement entre 1922 et 1939 par Pierre-Martial Tauziac sous la direction de l’architecte en chef des monuments historiques Jules Formigé. Leur coopération a alors permis de mettre au jour cette villa gallo-romaine à péristyle et cour intérieure typique du sud-ouest de la Gaule. Cette résidence aristocratique rurale gallo-romaine présente des thermes privés et d’exceptionnels pavements de mosaïque.
Construite du Ier au Vᵉ siècle, elle est classée Monument Historique respectivement en 1926 et 1935 et dispose aussi d’un musée.
D’ailleurs, si les monuments nationaux vous passionnent tout autant que nous, on vous invite à découvrir le Centre des monuments nationaux.
Leur rôle est de conserver, restaurer et entretenir les monuments et les collections placés sous leur responsabilité. Ils mettent en place des opérations visant à prévenir leur dégradation et à étendre leur durée de vie. Ils ouvrent à la visite et anime près de 100 monuments nationaux, tel que le site archéologique de Montcaret.
La Manécanterie, un joyau du temps en plein Lyon
Lyon nous ravit enfin avec un monument historique hors du commun : la Manécanterie.
Il s’agirait même du plus ancien bâtiment de la capitale des Gaules, exception faite des édifices romains ! Historiquement, une manécanterie renvoie à un chœur d’enfants uniquement composé de garçons, assimilé à une cathédrale ou une grande paroisse et encadré par le clergé.
Au XIᵉ siècle, à Lyon, le bâtiment sert de réfectoire aux chanoines de Saint-Jean. Lesquels sont des clercs de l’Église appartenant à un chapitre ou bien à une congrégation. Tandis qu’à la Renaissance, les manécanteries sont des écoles prestigieuses.
Elles octroient aux enfants une éducation de haute volée, non seulement dans le domaine religieux, mais aussi dans la musique. Tout cela dans le but de former ceux qui pourront occuper des postes importants dans l’Église. Le bâtiment, situé dans le quartier de Saint-Jean et accolé au sud-ouest de la cathédrale du même nom, faisait alors partie intégrante de l’ancien cloître de la cathédrale.
Mêlant avec habileté les styles roman et gothique, la Manécanterie est classée monument historique par liste en 1862.
À partir de 1930, le bâtiment devient le lieu de dépôt, puis d’exposition, à travers un musée. Celui du Trésor de la Cathédrale de Saint-Jean. Ce dernier a par ailleurs été constitué durant le XIXᵉ siècle par les cardinaux Fesch et de Bonald. Lesquels ont permis de rassembler de nombreux objets liturgiques tels que des livres anciens, des bijoux, des vêtements et autres tapisseries.
Pour les férus d’histoire, découvrez l’histoire de 3 monuments signés Gustave Eiffel !