Célèbre pour son biscuit dentelé, la marque LU et sa farandole de recettes inimitables ont souvent la préférence à l’heure du goûter. Mais qu’en est-il de l’histoire de LU, cette icône nantaise, justement associée aux plaisirs de l’enfance.
La marque LU et son histoire qui fait craquer la ville nantaise
Croustillante encore et toujours, le succès de la marque LU l’emporte grâce au changement de statut de la cité des Ducs.
Au cours du XIXe siècle, Nantes était un port maritime et industriel où fleurissaient de nombreuses industries. Avec en chef de file et faisant le bonheur de tout un chacun, l’industrie agroalimentaire. Ainsi, à partir de 1860, les conserveries et autres biscuiteries ne manquaient pas à l’appel dans la région nantaise.
Les baisses du prix des matières premières ont également permis de faire transiter le biscuit de la boulangerie vers la pâtisserie. Le transformant au passage en un produit de luxe.
C’est notamment en raison de ce contexte favorable que Nantes devient le berceau d’une énième épopée gourmande.
Il n’en serait rien de l’histoire de LU sans la venue à Nantes en 1846 de Jean-Romain Lefèvre, alors pâtissier de formation. D’abord engagé dans une pâtisserie rue Boileau, il épouse Pauline-Isabelle Utile en 1850. Ensuite, le couple décide de racheter le commerce pour qu’il devienne une « Fabrique de biscuits de Reims et de bonbons secs ». Nommée « Lefèvre-Utile », cette affaire familiale aux débuts modestes va connaître une remarquable ascension à vitesse grand V.
En 1882, son créateur, Jean-Romain se voit même attribuer la médaille d’or lors de l’Exposition industrielle de Nantes pour la qualité de ses biscuits. Avant que son fils cadet Louis Lefèvre-Utile ne fasse perdurer le legs familial.
Très vite, la marque sort du lot grâce à ses boîtes métalliques stylisées plus modernes. Une innovation au cœur de l’histoire de cette entreprise lauréate de nombreux prix.
L’essor de LU et son influence en temps de guerres
Rendant honneur à la ville Nantes dans son univers biscuitier, les produits LU était avant tout l’apanage de la bourgeoisie.
Jusqu’en 1886, année au cours de laquelle Louis dessine ce qui sera sans contexte son plus grand succès. À savoir Le Petit-Beurre LU Nantes. Déposé au tribunal de commerce le 9 avril 1888, son prix modique octroie à la marque le luxe d’enfin s’adresser aux classes populaires.
Le 1er février 1997, Louis Lefèvre-Utile et son beau-frère Ernest Lefièvre fondent officiellement la société Lefèvre-Utile. Si bien qu’au début du XXe siècle, l’entreprise LU propose un catalogue alléchant de 200 biscuits. Vendus en France puis exportés majoritairement vers les colonies dès 1898.
Suivent ensuite les lancements du Petit écolier en 1897 puis de la Paille d’Or en 1905, à une période charnière de son histoire.
Avec la qualité pour mot d’ordre, avant la Première Guerre mondiale, l’entreprise compte 500 ouvriers et presque autant d’ouvrières travaillant à l’usine. Mais le début du premier conflit mondial s’en ressent dans l’histoire de la marque.
Aux côtés des trois principales fabriques de biscuits de Nantes, LU participe à l’effort de guerre. Aussi leurs usines se mettent à produire du pain de guerre, du « hard bread ». Il s’agit d’un biscuit carré composé de farine et d’eau.
Tandis que pendant l’entre-deux-guerres, la démocratisation de consommation de biscuits bat son plein.
Néanmoins, LU se trouve en mauvaise posture, notamment à cause du vieillissement des machines et de la concurrence nationale. De même que la crise de 1929 entraîne de nombreuses entreprises vers la faillite, dont l’usine LU qui ferme momentanément ses portes en 1936.
Le terme d’une histoire familiale mais de nouveaux chapitres gourmands
À son tour, la Seconde Guerre mondiale fait de nouveau tourner les machines.
Dès 1947 et grâce aux aides de l’État, l’entreprise se modernise pour faire face à la « bataille de production » engagée entre les plus grandes biscuiteries nationales. À partir de 1951, la ligne de Petit-Beurre devient complètement automatisée.
Au début des années 60, c’est l’invasion de produits américains sur le marché qui prend le relais des menaces. Suivent ensuite différents rapprochements et alliances dont la fusion de LU avec Brun en 1969 pour devenir LU-Brun.
Cette première restructuration d’une longue série annonce en même temps la fin de l’entreprise familiale. Mais heureusement pour nous, pas le terme de l’heure de la gourmandise !
Alors amateurs de biscuits en herbe, connaissiez-vous l’histoire de l’entreprise LU ?
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