histoire métier rémouleur

L’histoire pointilleuse du métier de rémouleur

Profession itinérante et sur le déclin, le métier de rémouleur demande un savoir-faire aiguisé. Plongez-vous dans l’histoire du métier de rémouleur et son évolution au cours du temps.

Rémouleur, une profession à l’histoire affûtée

Tout bon vivant qui se respecte se doit d’avoir des couteaux en état d’usage. Là-dessus, les rémouleurs entraient en action pour gagner leur croûte.

Le mot “rémouleur” vient du français “émoudre”, lui-même issu du latin exmolere, qui signifie aiguiser sur une meule.

Figurant parmi les plus anciens métiers de la rue, c’était un artisan nomade qui avait l’habileté d’affûter tous les instruments tranchants.

Couteaux, ciseaux, poignards, hachoirs, tranchoirs, ou même autrefois épées des gentilhommes n’avaient donc aucun secret pour lui !

histoire métier rémouleur
La visite du rémouleur, une attraction dans les villages

Ainsi, ce professionnel itinérant se déplaçait d’un village à l’autre avec ses outils, ses couteaux et ses ciseaux à aiguiser.

Généralement vêtu d’un tablier en cuir ou en tissu résistant, il était indissociable de la meule qu’il transporte alors sur son dos.

Ses diverses levées de camp intervenaient de février à novembre. Le rendant à même de parcourir plusieurs milliers de kilomètres sur une période brève.

En plus de détenir des compétences essentielles, les rémouleurs avaient un sacré bagoût pour capter l’attention.

Raconteurs dans l’âme, ce métier courait encore les rues jusqu’à l’entre-deux-guerres.

Une fois de passage en ville, les artisans signalaient leur présence en criant “Rémouleur, rémouleur, couteaux, ciseaux, rasoirs” au son d’une clochette.

Attraction des lieux, avec une gouaille incomparable, leurs passages ne laissaient personne de marbre.

La profession répond également aux vocables d’affûteur, aiguiseur, émouleur, d’affileur ou encore de repasseur de couteaux.

Au Moyen Âge, le registre de taille de 1292 fait mention de six “esmouleurs” à Paris.

Ces derniers appartenaient à la confrérie des “gagne-petit” qui regroupe divers métiers à très faible revenu.

À l’instar des bimbelotiers, racommodeurs de faïence et autres chiffonniers.

Une fragile passation des connaissances et des usages

Ensuite au début du XXe siècle, le métier de rémouleur était une spécialité des yéniches, aussi surnommés “tziganes blancs”.

Il s’agissait d’une population nomade ayant pour coutume de se déplacer de village en village.

Toutefois, cet artisanat en plein essor s’est trouvé amputé par la modernité.

Rémouleur en activité
Rémouleur en activité

En effet, le recours à l’acier inoxydable a réduit la fréquence de l’affûtage et allongé le pouvoir de coupe.

Aussi la mondialisation et l’expérience de prix toujours plus compétitifs a bouleversé les habitudes de consommation.

Favorisant ainsi davantage la consommation et le remplacement systématique des outils plutôt que leur entretien.

De nos jours, une poignée de rémouleurs subsistent et continuent à faire usage de ces savoir-faire ancestraux.

Facilités par l’évolution notable qu’est la réduction de la pénibilité de l’exercice de ce métier grâce aux progrès technologiques.

Et vous, est-ce que vous soupçonniez l’histoire pointue du métier de rémouleur ?

Un autre métier quelque peu hors du temps ne demande qu’à être découvert. Celui de facteur d’orgue, un métier à l’histoire de taille !

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