Grillés, glacés, en crème ou en accompagnement : le marron est omniprésent durant nos fêtes de fin d’année. Retour sur cette tradition des marrons de Noël, aux origines ancestrales.
Vous avez dit marrons glacés ?
Au risque d’en dérouter plus d’un, le traditionnel marron glacé que l’on déguste à Noël est bel et bien une châtaigne. Le marron d’Inde, fruit du marronnier, est tout simplement impropre à la consommation. Mais d’où la confiserie tire-t-elle alors cette appellation trompeuse ?
La châtaigne se voit rebaptisée « marron glacé » au XVIIème siècle. Essentiellement consommée par les pauvres à l’époque, présenter la châtaigne comme un marron était plus séduisant. Le Sieur de Varennes fit cuire une châtaigne dans du sucre, avant de la faire goûter au grand Louis XIV. Confiserie douce et onctueuse que ce dernier adora, et qu’il fit donc, par la suite, goûter à sa Cour.
Cette dénomination douteuse est d’ailleurs un réel combat pour le Comité Interprofessionnel de la châtaigne d’Ardèche, qui tend à la faire changer. Afin de facilement différencier ces deux cousins, sachez que le marron ne comporte qu’un seul fruit dans sa bogue, alors que la châtaigne peut en contenir 3 ou 4. La châtaigne est également plus aplatie, et sa bogue recouverte de plus de petits pics que le marron.
Cependant, ces origines françaises du marron glacé ne font pas l’unanimité, certains les localisant à Coni en Italie, au XVIème siècle. Plus concrètement, c’est un cuisinier du Duc Charles Emmanuel 1er qui aurait inventé la recette. Recette qui aurait d’ailleurs rapidement fait fureur à la Cour de Savoie.
Devenu une confiserie de luxe, le prix du marron glacé est paradoxalement assez élevé de nos jours, nécessitant patience et labeur.
La tradition des marrons de Noël : plutôt marrons grillés ?
Très polyvalente, la châtaigne se décline également en marrons grillés (qui sont pourtant toujours des châtaignes). On les détecte à l’odeur de feu de bois en déambulant dans les marchés de Noël, souvent servis dans de petits cornets.
Nourrissante, énergétique et autrefois même utilisée pour fabriquer du pain, la châtaigne a très longtemps été un incontournable des régions et saisons froides. Et elle berce toujours nos fêtes de Noël !
L’Ardèche, maison-mère de la châtaigne
La châtaigne est présente en Ardèche depuis près de 8,5 millions d’années. Berceau historique du fruit, l’Ardèche assure aujourd’hui la moitié de la production nationale, avec 5000 tonnes par an.
Bien que ses réelles origines divergent, tout le monde s’accorde à dire que la première fabrique de marrons glacés est attribuée à Clément Faugier, en 1882. En Ardèche, bien sûr. 140 ans plus tard, l’entreprise Clément Faugier prospère habilement comme véritablement symbole de la châtaigne ardéchoise !
En perpétuelle recherche d’innovation, le fabricant et ses associés ont même l’idée, en 1885, de récupérer les brisures de châtaignes à l’issue des étapes de la fabrication des marrons glacés. Ils y mélangent de la pulpe de châtaignes, du sucre, du sirop de confisage et un peu de vanille. C’est la création de la crème de marron ! Recette qui reste inchangée depuis, sans colorants ni conservateurs.
D’autres grandes anciennes virent le jour par la suite. Nous pouvons citer les établissements Sabaton en 1907, ou encore les célèbres Marrons Imbert en 1920. Quoi qu’il en soit, les traditions furent conservées, et la séduction permanente. La châtaigne, sous toutes ses formes, est délicieusement restée symbole de nos fins d’année.
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