Simone Veil

5 faits à savoir sur la vie de Simone Veil

Courage, combats et en somme, héroïsme ont ponctué le cours de sa vie. La grande Simone Veil, rescapée, magistrate et figure politique qu’on ne cesse d’admirer, a eu une vie plus que mouvementée. En cette journée internationale des droits des femmes, elle est légitimement mise à l’honneur. Nous vous proposons donc aujourd’hui de récapituler les événements essentiels sur la vie de Simone Veil, et la légende qu’elle nous a laissée !

Sa déportation

Simone Jacob, parce que oui, elle est née Jacob avant de rencontrer son mari Antoine Veil, est tout d’abord une survivante du camp d’Auschwitz. Vous n’êtes peut-être pas sans le savoir si vous avez vu l’éblouissant film Simone, le voyage du siècle.

C’est le 30 mars 1944 que Simone, âgée de 16 ans à ce moment-là, se fait contrôler dans le centre-ville de Nice par des Allemands en civil. Ces derniers s’aperçoivent rapidement de la falsification de sa carte d’identité. Dans les heures qui suivent, ce sont Jean, Madeleine et Yvonne, famille de Simone, qui sont arrêtés à leur tour. Tous quatre partent pour le camp de Drancy. Et seulement 2 semaines plus tard, le 13 avril 1944, la famille Jacob part pour Auschwitz.

Retour sur la vie de Simone Veil
Retour sur la vie de Simone Veil

Après avoir menti sur son âge pour échapper aux fours crématoires, la jeune femme se voit destinée à l’enfer. Pourvu de travail forcé, d’absence de nourriture et de soins, de coups et d’humiliations. Puis un jour, une gardienne polonaise les envoie, elle, sa sœur et sa mère, au camp de Bobrek, pour qu’elles aient plus de chance de s’en sortir. Mais le calvaire n’est pas fini.

Les 3 jeunes femmes survivent par la suite à la « marche de la mort ». Cette marche de 70 km, effectuée à pied par les plus robustes, prit la vie des plus faibles. Les jeunes femmes s’arrêteront dans un dernier camp, celui de Bergen-Belsen, duquel elles ressortiront le 15 avril 1945, libérées par les troupes. Mais à 2 seulement, leur mère n’ayant pas survécu aux diverses épidémies.

Simone Veil : sa vie personnelle

De retour en France, Simone doit faire face au retour à la vie, sans oublier l’horreur qu’elle a vécue. C’est d’ailleurs pour ne pas oublier que la jeune femme n’a jamais effacé le matricule 78651, inscrit sur son bras gauche.

En rentrant, elle apprend premièrement qu’elle a obtenu son baccalauréat, qu’elle avait passé la veille même de son arrestation. Elle s’inscrit alors à la faculté de droit ainsi qu’à l’Institut d’études politiques de Paris. Elle y rencontrera son mari, Antoine Veil, futur inspecteur des finances et chef d’entreprise, qu’elle épousera en octobre 1946.

Non sans courage, Simone accompagne son mari à Stuttgart, dans le sud de l’Allemagne, faisant face à ses traumas. Elle expliquera à ses proches qu’il faut faire la distinction entre nazis et allemands. Sa sœur, venue lui rendre visite à Stuttgart, perdit la vie dans un accident de voiture. Un douloureux événement qui constitua un nouveau drame dans la vie de Simone. Son union avec Antoine lui apportera malgré tout trois garçons ; Jean, Claude-Nicolas et enfin Pierre-François.

Le droit à l’IVG comme combat

Quelques années plus tard, en 1974, Valéry Giscard d’Estaing devient Président. Dans les débuts de modernisation de la société, notamment depuis mai 68, VGE souhaite nommer des femmes dans son gouvernement. Il en nomme 5, parmi lesquelles Simone Veil, en tant que ministre de la santé. Elle devient donc la deuxième femme de l’Histoire à devenir ministre. C’est alors à elle qu’on confie le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse, que l’on sait, à l’époque, aussi brûlant que clivant.

Malgré menaces et déstabilisations, Simone ne lâchera pas. Devant une Assemblée nationale composée de 480 hommes, et, 9 femmes, elle obtint, le 29 novembre 1974, 284 voix pour, et 189 contre. S’en suit un discours historique de près de 25 heures, mais la loi est adoptée : la « Loi Veil ». Une loi qui ne devait être en vigueur que 5 ans, mais qui sera reconduite, rendant l’avortement officiellement légal en France.

Sa présidence au Parlement européen

Forte d’une popularité notable, issue d’un combat humaniste remporté, Simone Veil est une candidate idéale pour les élections européennes de 1979. Mais c’est avant tout son passé qui lui profère le profil le plus justifié pour participer à la réconciliation franco-allemande. Par sa jeunesse brisée, ponctuée de la mort et de la douleur à tous les instants, elle s’engage pour cette Europe unifiée. C’est encore une fois Giscard d’Estaing qui lui demande de porter la liste Union pour la démocratie française (UDF) aux élections. Elle est élue présidente du Parlement européen, poste qu’elle conservera jusqu’en 1982. Elle devient alors la toute première femme présidente du Parlement européen.

Simone Veil
Simone Veil 1979 – © Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons

Simone Veil créera, sans grand étonnement, une commission du droit des femmes au sein du Parlement européen (proposition d’Yvette Roudy). Elle recevra d’ailleurs le Prix International Charlemagne, prix décernés à des personnalités remarquables qui se sont engagées pour l’unification européenne.

Simone Veil : sa panthéonisation

Par la suite, Simone Veil obtient le titre de femme préférée des français en 2010. En 2012, François Hollande lui remet les insignes de la grand-croix de la Légion d’honneur. Également, de 2000 à 2007, elle préside la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dont elle devient présidente d’honneur. Dans une bibliographie écrite à la première personne, son célèbre livre « Une vie », sorti en 2007, elle dévoile son destin invraisemblable et sa tumultueuse aventure.

Un parcours exceptionnel, et une mort qui a suscité de très vives émotions. C’est le 30 juin 2017, à son domicile, que Simone Veil s’éteint à 90 ans. Dès le jour de sa mort, une pétition se lance pour qu’elle prenne place au Panthéon. On l’inhume d’abord au cimetière de Montparnasse, auprès de son mari Antoine qui l’y attend depuis 2013, où on lui dédit une cérémonie d’hommages. Enfin, un an après, les deux époux sont exhumés, exposés au Mémorial de la Shoah, puis entrent au Panthéon. C’est donc la cinquième femme qui fait y son entrée, après Sophie Berthelot, Marie Curie, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz.

Découvrez ces 5 femmes françaises qui ont bouleversé l’histoire.

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