Ils vous replongeront en enfance : les célèbres verres Duralex. Présents sur toutes les tables de cantine, ils sont à l’origine du « Devine quel âge j’ai », avec leur chiffre en fond. Icône depuis des décennies, l’entreprise française n’a donc jamais quitté ni les tables, ni les esprits ! Retour sur l’histoire de Duralex, devenu légende du verre trempé.
L’entreprise Duralex aujourd’hui
Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant en 2019 et certifiée Origine France Garantie depuis bien longtemps, Duralex fait donc résolument partie du paysage patrimonial français ! Fabriqués dans la même usine à La Chapelle-Saint-Mesmin depuis 1945, c’est donc un succès incassable qu’ont connu ces petits verres. Historique, l’usine emploie aujourd’hui 230 personnes.
La société a été reprise début 2021 par la Maison française du verre, qui est également propriétaire de la marque Pyrex.
Depuis des années, Duralex se voit malheureusement confronté à de multiples difficultés financières. En 2022 déjà, l’entreprise avait été mise à mal au vu de l’augmentation des prix de l’énergie durant les débuts du conflit ukrainien, qui aura engendré 5 mois d’arrêt de son four verrier. L’entreprise est sauvée temporairement par un prêt de l’État.
Mais l’inflation de 2023, couplée d’une concurrence exacerbée et des 840 000€ demandés pour s’acquitter des droits de pollution, fragilisent sa stabilité. Conjoncture économique défavorable, coûts fixes insoutenables, transition écologique dépassée : le symbole industriel français Duralex se retrouve une nouvelle fois en redressement judiciaire.
Déjà reprise par la Maison Française du Verre (Pyrex) en 2021, la société est désormais à la recherche d’un repreneur, afin de survivre à cette nouvelle crise. Il est donc de notre devoir aujourd’hui de rappeler les détails de cette success story !
1927 : la naissance des ateliers et du verre trempé
Près d’Orléans, à La Chapelle-Saint-Mesmin plus précisément, naissent un jour de 1927 les ateliers, futurs ateliers Duralex. Ces derniers produisent à ce moment-là des bonbonnes, des bocaux et des verres pour la distillerie. Les petits verres de cantines que l’on connaît bien n’existent pas encore. Rapidement, les ateliers sont rachetés par les Parfums Coty, sous le nom des « Verreries de la Chapelle Saint-Mesmin ». L’atelier sert alors à la fabrication de flacons de parfums !
En 1934, l’usine est maintenant acquise par le groupe historique Saint-Gobain. Et c’est en ce lieu que naît ce qui deviendra la particularité phare de la marque : le verre trempé. Mais qu’est-ce que le verre trempé, concrètement ? Il s’agit d’un verre fabriqué par un processus de chauffage extrême et de refroidissement rapide, qui procure à l’objet une résistance 4 à 5 fois supérieure au verre classique ! C’est donc une innovation sans précédent qui voit le jour, et qui deviendra plus tard la marque de fabrique de Duralex.
1945 : et la naissance du Duralex !
Fort de ce nouveau verre incassable, les chercheurs de l’usine expérimentent la véracité de cette solidité. Dans le laboratoire de la compagnie, ils lancent une expérience : laisser tomber une boule en acier d’1kg à 1,5 mètre au-dessus de deux plaques de verre. L’une en verre classique, qui vole en éclat ; l’autre en verre trempé, qui résiste ! C’est la naissance du Duralex. Mais aussi de sa réputation de “Verre incassable“.
Ce nouveau procédé s’utilise alors dans la production de feux d’éclairages ou encore de vitres pour l’industrie automobile. Mais flairant le marché prometteur, l’entreprise pénètre un nouveau secteur : celui de la vaisselle. Et c’est à ce moment-là que tout s’accélère.
Fun fact : le nom Duralex provient de la locution latine Dura lex, sed lex, littéralement « La loi est dure, mais c’est la loi ! » !
Plutôt Gigogne ou Picardie ?
Deux ans plus tard seulement, en 1946, naît celui qui deviendra l’objet culte de la marque : le gobelet Gigogne. C’est en effet ce petit verre, dans lequel vous avez immanquablement bu à la cantine de l’école ! Ceux dans lesquels les écoliers s’amusent à lire le chiffre au fond de chaque verre pour s’attribuer un âge ! Pourquoi une telle popularité auprès des cantines ? Et bien pour la sécurité qu’il apporte, grâce à ce fameux verre trempé.
Fun fact : vous vous en doutiez peut-être, mais ce numéro au fond du verre correspond en réalité au numéro du moule dont le verre est sorti !
Moins de 10 ans plus tard, arrive un nouveau design, et un nouveau succès planétaire. Le Picardie, célèbre pour ses 9 facettes et son profil biseauté, devient aussi incontournable que son homologue, et prend place à table. En 2012, James Bond y dégustera même son whisky dans le film Skyfall.
Les années 70 voient le verre Duralex se répandre dans plus de 120 pays. Mais toujours fabriqué en France, dans la même usine ! Bien des années plus tard, en 2021, la marque Duralex rejoint le groupe International Cookware, désormais rebaptisé La Maison Française du Verre. Elle se rapproche alors du second grand maître des produits verriers français : Pyrex.
Véritable pont transgénérationnel, la marque Duralex n’a donc jamais mis les voiles !
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