La Burdigala gallo-romaine n’a laissé que très peu de traces. La plus fascinante d’entre elles est sans aucun doute le Palais Gallien. Amphithéâtre antique datant du IIe siècle, ses vestiges sont toujours là, en plein cœur de Bordeaux. Aujourd’hui, voyage dans le temps et dans le patrimoine bordelais, pour explorer l’histoire du Palais Gallien à Bordeaux !
Un amphithéâtre sous l’Empire romain
Pour comprendre son histoire et même, son nom, il faut remonter en 50 avant J-C. À cette lointaine époque, l’Aquitaine est, comme d’autres territoires, sous domination romaine. Plusieurs édifices gallo-romains, tels que des thermes, des aqueducs, des forums ou encore des temples naissent alors sur ces terres. Bordeaux, appelée en ces temps Burdigala, devient peu à peu une place importante ; le centre administratif le plus important du sud-ouest même.
Le Palais Gallien (qui ne porte pas encore ce nom), quant à lui, naît au IIe siècle avant J-C. C’est un amphithéâtre qui sert d’arène aux fameux combats de gladiateurs. Mais aussi à d’autres types de spectacles très appréciés, comme des chasses aux animaux et des représentations théâtrales. Avec ses 132 mètres de long et 110 de large, ce sont près de 22000 spectateurs qu’il pouvait accueillir dans ses gradins ! Bref, le site prospère durant quelques temps, jusqu’à la chute de l’Empire romain.
Le Palais Gallien à Bordeaux : délaissé durant des siècles
Après la chute de l’Empire, le Palais Gallien traversera diverses périodes de déclin. Et c’est tout particulièrement au Moyen-Âge, donc bien des années plus tard, qu’on l’abandonne tristement. Et c’est également durant cette période qu’on lui attribuera son nom, qui est complètement erroné ! On suppose en effet, au Moyen-Âge, que ce palais aurait été construit par Charlemagne pour sa bien-aimée Galiène (mais faux!). Par la suite, renforçant encore la cohérence du nom, on associe les ruines (déjà identifiées comme amphithéâtre antique) à l’empereur Gallien (faux également !).
Toujours durant le Moyen-Âge, il est même partiellement démantelé pour fournir des matériaux aux autres constructions de la ville, comme la cathédrale Saint-André par exemple.
Il faudra véritablement attendre le XVIe siècle pour que les vestiges, réapparus après des travaux dans la ville, suscitent un intérêt chez les chercheurs et les érudits de l’époque ! Encore quelques siècles plus tard, arrivé à la Renaissance, on commence enfin à le préserver, et le restaurer. Et c’est l’architecte Charles Durand qui entreprend la restauration, en préservant les précieux vestiges antiques qui lui restent.
Témoin rare de l’histoire gallo-romaine de Bordeaux, il prend sans étonnement place dans la liste des Monuments Historiques par la suite. Et bonne nouvelle, en 2024, ce lieu unique deviendra salle de concert à ciel ouvert ! Et ce, durant le Festival d’été au palais Gallien, les 5 et 6 juillet prochain.
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