histoire de la porcelaine de Limoges

La porcelaine de Limoges et son histoire qui dure

Très appréciée des arts de la table, on connaît tous des inconditionnels qui ne jurent que par la porcelaine de Limoges. Désormais indissociable de la capitale limousine dans l’esprit des Français, cette céramique fine et translucide n’a pas encore livré tous ses secrets. Vous saurez tout de l’histoire de la porcelaine de Limoges, cet artisanat bicentenaire qui fait la fierté nationale.

La « quête » effrénée de la porcelaine occidentale

Les origines de la porcelaine de Limoges, vous taraudent ? Rassurez-vous, nous aussi ! Mais avant cela, il faut d’abord faire état de la naissance de l’attrait pour la matière porcelaine. Un attrait indémodable au cours du temps. Et ce, depuis le début de l’ère chrétienne.

La porcelaine était alors l’apanage de la Chine, en apparaissant pour la première fois sous la dynastie Shang. Soit en 1600-1046 avant J.C.

Ces objets exotiques, rares et donc coûteux, se trouvaient acheminés jusqu’aux Cours d’Europe de différentes façons. Notamment par voie terrestre, en leur faisant d’abord emprunter la route de la Soie ou ensuite par voie navale, grâce à la route des Indes.

Alors que la fascination pour la porcelaine grandit dans toute l’Europe, le Père François-Xavier d’Entrecolles aide à résoudre le mystère autour de la fabrication de cette précieuse faïence. En effet, au cours d’études en Chine, ce Jésuite originaire du Limousin rapporte de manière détaillée les procédés de fabrication et de cuisson de la pâte à porcelaine dont il est témoin. Néanmoins, ces récits parus en 1712 ainsi qu’en 1722 ne permettent pas de révéler au grand jour le secret de la porcelaine.

Aussi, dans toute l’Europe, se manifeste la volonté de produire une porcelaine qui puisse rivaliser avec celle issues des Indes orientales.

Pour cela, il faudra attendre Johann Friedrich Böttger. Alors lancé dans des travaux laborieux pour aboutir à la pierre philosophale, ce dernier se rabat finalement sur la porcelaine. Aussi, l’alchimiste allemand met finalement un terme au suspense en 1710 à Meissen.

Les débuts et l’essor de l’histoire de la porcelaine de Limoges

La recette c’est une chose, mais encore faut-il en avoir les ingrédients.

Le kaolin est un des composants essentiels à la préparation de la porcelaine avec le quartz et le feldspath. Eh bien, figurez-vous, que l’on peut en dénicher dans plusieurs région de France, dont vous l’aurez deviné, le Limousin !

On en découvre pour la première fois dans les années 1760 dans les environs de Limoges, à Saint-Yrieix-la-Perche. Anne Turgot, alors intendant du Limousin, assimile rapidement l’intérêt économique de cette découverte. Laquelle pourrait permettre de supplanter la porcelaine de Saxe, que la Cour de France importait à un coût très élevé. Grâce aux conditions favorables de la ville de Limoges, Turgot y appuie le projet d’une manufacture.

Si bien qu’en 1771, une porcelaine dure est produite pour la première fois à Limoges. La première d’une longue série !

Ensuite c’est au tour de Louis XV d’intervenir, en élevant cette fabrique au rang de manufacture royale.

Après la Révolution, François Alluaud, propriétaire de la manufacture des Casseaux ainsi que de la totalité des gisements de kaolin de la région, devient un pionnier du développement industriel de la porcelaine à Limoges.

Au début du XIXe siècle, les manufactures ouvrent à tout va dans la ville, créant ainsi des milliers d’emplois. C’est à cette période que la porcelaine de Limoge devient de plus en plus réputée en Europe, allant jusqu’à ce que ses gisements alimentent en kaolin bon nombre de manufactures étrangères.

C’est sans compter l’arrivée d’un new-yorkais à Limoges en 1842. Année où le négociant David Haviland y fonde sa propre manufacture. Ainsi, son arrivée marque le début des échanges avec l’outre-Atlantique, faisant de la porcelaine un or blanc français reconnu mondialement.

Un héritage considérable devenu un marché de niche

Après la prospérité et les innovations technologiques, la porcelaine de Limoges encaisse plusieurs bouleversements. Sont en cause la crise économique de 1905 qui ébranle le secteur jusqu’à mettre en péril la production, puis les deux guerres mondiales et la crise de 1929 qui ont de lourds effets sur cette industrie.

Ainsi depuis les années 1980, les temps sont durs et les manufactures traversent une crise profonde et durable. Notamment face à la compétitivité des fabricants asiatiques et à la délocalisation des ateliers.

Ces déconvenues successives freinent la porcelaine de Limoges qui devient alors un marché de niche. Perpétué encore de nos jours dans les règles de l’art, par de grandes maisons d’artisanats françaises telles que Haviland ou Bernardaud.

Et vous voilà calé sur l’histoire de la porcelaine de Limoges ! Si ces savoir-faire historiques français vous passionnent, alors régalez-vous sans plus attendre en découvrant l’histoire de la coutellerie à Thiers !

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