Véritable figure de la ville rose, ancrée à jamais dans le cœur des toulousains : la place du Capitole, composée de l’Hôtel de Ville et du célèbre Opéra du Capitole. Et comme toute place historique qui se respecte, elle possède une histoire qui vaut le détour. Alors, toulousains ou visiteurs, découvrez ces secrets et anecdotes sur la place du Capitole !
Petit retour sur la création du Capitole
Pas vraiment une anecdote à proprement parler, mais parlons d’abord de ses origines. Enfin plutôt des origines du Capitole lui-même, largement antécédent à la place, qui n’arrivera qu’en 1731.
Pour ça, il faut retourner en 1190, année durant laquelle les Capitouls, c’est-à-dire les membres du conseil municipal (capitoulat), décident de construire un palais, qui accueillerait le siège du pouvoir municipal. On l’appelle alors à l’époque la « maison commune ». Bien que l’édifice se soit largement construit au travers des siècles, ce sont là ses véritables prémisses.
Huit siècles, et moult évolutions architecturales plus tard, le bâtiment est aujourd’hui l’emblématique Hôtel de Ville de Toulouse, appelé Capitole. Son nom vient d’ailleurs de capitolum, traduit « chapitre » en latin, qui était en fait le lieu où se tenait l’assemblée.
Ces anecdotes sur la place du Capitole : la signification de ses huit colonnes
Elles font sa beauté et son identité, et sont au nombre de 8 : les colonnes du Capitole, indissociables du bâtiment. Simple hasard de symétrie ? Et non, elles sont au nombre de 8 pour symboliser les huit premiers capitouls, qui avaient chacun en charge un des huit quartiers qui composaient Toulouse. La façade et les colonnes n’arrivent d’ailleurs qu’en 1760, après 10 ans de travaux.
Colossales, en marbre rose, ces huit colonnes sont chacune gravées de l’inscription « capitolium ».
Le donjon du square Charles de Gaulle
Également appelé tour des archives, le donjon du Capitole vous a peut-être déjà tapé dans l’œil, ou attiré votre curiosité, en passant sur le square Charles de Gaulle, juste derrière la place.
C’est en 1525, après 60 ans de travaux suite au grand incendie qui a frappé la ville rose, que les capitouls décident maintenant de construire ce bâtiment. Il devait initialement servir à protéger les archives et la poudre à canon, en prévision d’une potentielle invasion par les Espagnols lors de la guerre entre François 1er et Charles Quint. Parmi les différents objets qu’il abritait autrefois, se trouvait d’ailleurs un coffre qui ne s’ouvrait qu’avec l’aide de 8 clés, une par capitoul.
Au 19e siècle, la tour menace de s’effondrer. Viollet-le-Duc, célèbre architecte de Napoléon III, décide donc de la restaurer, et de lui rajouter un beffroi flamand. Qui lui donne des airs de donjon. Depuis 1946, ce petit bâtiment abrite désormais l’office de tourisme de la ville !
Ces anecdotes sur la place du Capitole : la création de la place elle-même
Intéressons-nous maintenant à la place en elle-même, grandiose et mythique. Elle est réalisée à partir de 1731, et ne sera véritablement achevée que 120 ans plus tard. En 1750, le projet d’uniformisation de la façade de la maison commune oblige à élargir la place, qui devient, dès lors, la plus grande de Toulouse.
Mais il reste à bâtir la façade ouest. Un certain Jean-Jacques Esquié, futur architecte de l’ancienne prison Saint-Michel, propose une idée d’ampleur : un édifice encore plus haut que l’Hôtel de Ville auquel il fait face. Projet rapidement abandonné car jugé trop cher, au profit d’un immeuble à arcades, achevé en 1852. Celui que nous connaissons aujourd’hui, et sous lequel restaurants et cafés font sa réputation !
Une fontaine sur la place ?
Finissons par une anecdote assez méconnue. Ce ne fut que de très courte durée, mais une fontaine a bel et bien trôné sur la place. Une information qui peut laisser sceptique, mais cette fontaine fut immortalisée par le photographe Eugène Delon !
C’est en 1874 que le bassin s’installe. Il se présentait, selon les archives, sous forme octogonale, et sur 400 m² ! Mais, dès l’année de sa mise en place, les marchands de la place du Capitole s’indignent de cette réduction de leurs espaces. L’autorité militaire, quant à elle, ne manque pas d’également contester de son côté, jugeant la fontaine inadéquate sur cette place puisque c’est là que l’émeute se donnait rendez-vous. Enfin, la vasque aurait également été mal construite, et l’étanchéité du bassin laissait à désirer. Diverses raisons qui ont rapidement mis fin à la carrière naissante de la fontaine. La même année, en 1874, on supprime donc le jet d’eau.
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