Capitale mondiale du nougat, et depuis des siècles, Montélimar ne peut être dissocié de sa friandise. Devenue véritable tradition, cette gourmandise provençale typique est liée à la ville depuis le 11e siècle. Partons ensemble dans la douce histoire du Nougat de Montélimar, connu de tous et péché mignon de beaucoup !
L’arrivée du nougat
Le nougat ne naît pas véritablement à Montélimar, bien qu’il s’y introduise très rapidement. Comme souvent dans les plus anciennes prémisses de nos recettes contemporaines, on en retrouve les premières traces dans l’Antiquité. On le confectionnait, à cette époque, avec du miel, des amandes et des épices. Concernant d’ailleurs l’origine du mot, si l’on s’appuie sur son étymologie, nougat viendrait du latin nux gatum, littéralement le gâteau à base de miel et de noix. Le mot serait devenu nougo en provençal, et aurait donné notre petit nougat !
Les premières recettes de nougat blanc, quant à elles, proviendraient d’un livre arabe du 10e siècle. La friandise était appelée « nãtif », et serait originaire d’Harran, une ville de Turquie. La recette aurait alors été propagée vers le Nord durant le Moyen-Âge, et notamment, dans le Sud de la France.
Selon les historiens, les toutes premières mentions du Nougat de Montélimar dateraient de 1097. De nombreux documents témoignent en effet de la présence de la friandise depuis fort longtemps sur le lieu ! Mais l’histoire du véritable Nougat de Montélimar comme on l’entend débute plutôt au 17e siècle, époque depuis laquelle la ville en est devenue capitale.
Son introduction à Montélimar
Rentrons donc dans le vif du sujet. Le nougat s’introduira véritablement dans la Drôme Provençale au 17e donc, et notamment à Marseille. La cité phocéenne en aurait même détenu le monopole, fut un temps, avec son « Nougat de Marseille ». Mais un homme va venir redéfinir tout ça : Olivier de Serres. Agronome ardéchois, c’est lui qui plantera les tous premiers amandiers, près de Montélimar. Débutant sa production, ce dernier peut alors confectionner ses nougats, avec ses propres fruits. À noter que la production d’amandes est très rapide, permettant une production de nougat tout aussi performante.
Le succès de la friandise ne se fait pas attendre, et la plantation d’amandiers se multiplie pour suivre la cadence. Le Nougat de Montélimar détrône donc volontiers et rapidement celui de Marseille. Mais Montélimar ne détient pas encore le titre de capitale mondiale à l’époque.
L’histoire du Nougat de Montélimar : sa popularisation
Un autre homme qui aura indéniablement joué dans la notoriété de notre star du jour : Émile Loubet. Président de la République entre 1899 et 1906, Émile était né tout près de Montélimar. On raconte qu’il avait pour généreuse habitude d’offrir du Nougat de Montélimar à tous les chefs d’État, ou de gouvernements étrangers qui venaient sur le territoire français ! Ce serait donc lui qui aurait permis sa renommée internationale.
Et plus anecdotique encore, c’est l’avènement de la Route Nationale 7 qui finira d’accentuer encore plus sa popularité. Route des vacances, elle avait la particularité de présenter de nombreux bouchons. Mais elle est aussi l’endroit idéal de pause entre le nord et le sud de la France. Forte de sa situation géographique, la ville de Montélimar a été lieu d’arrêt de nombre de vacanciers, et n’a pas manqué de vendre son nougat. Elle est d’ailleurs rapidement devenue étape incontournable du trajet, où on s’arrête explicitement pour acheter cette petite douceur. L’aire d’autoroute Montélimar-Sud est d’ailleurs toujours aujourd’hui une des plus fréquentées, et le nougat y est largement bien présent !
Rendus liés par l’histoire comme par l’imaginaire collectif, Montélimar et son nougat n’ont cessé de régaler petits et grands. La ville a d’ailleurs fait une demande d’IGP (Identification Géographique Protégée), actuellement en cours. Car en effet, pour s’appeler Nougat de Montélimar, la recette doit respecter des critères bien précis !
Tout aussi gourmande, découvrez également l’histoire des profiteroles, devenues dessert emblématique !