L’histoire de l’inimitable kouglof, kougelhopf ou encore kugelhof, est aussi riche que ses diverses orthographes, et que le gâteau lui-même. Pâtisserie phare du territoire alsacien, cette brioche typique s’accompagne d’histoires et de légendes, qui font son identité. Plongeons ensemble dans les origines gourmandes d’une des plus grandes stars alsaciennes.
Les légendes
À l’image de sa création, l’origine de son nom elle-même fait débat. Pour certains, le kouglof tirerait son nom du mot allemand gugelhupf, qui désignait le chapeau des parlementaires strasbourgeois. Pour d’autres, le mot découlerait en fait du terme kugel, signifiant « boule », auquel on aurait ajouté « hopf » en référence au gonflement de la pâte. Mais bien d’autres histoires encore se disputent l’origine du mot, et du gâteau.
Commençons par l’une d’entre elles, qui peut sembler plutôt relever de la légende, mais qu’il convient de mentionner. Elle raconte qu’un potier de Ribeauvillé, du nom de Kügel, aurait offert l’hospitalité aux trois Rois Mages revenant de Bethléem. Pour l’en remercier, ces derniers lui auraient offert la pâtisserie, dont la forme imitait celle de leur chapeau.
Petite variante, une autre légende raconte quant à elle qu’un des Rois Mages aurait en fait oublié son turban, fait de fils d’or et serti de diamants en forme d’amandes, chez un pâtissier strasbourgeois. Celui-ci l’aurait ainsi utilisé pour fabriquer un moule, donnant lieu à un gâteau de cette forme. Le mot kugelhopf signifierait alors « turban » en alsacien.
À noter que les historiens experts eux-mêmes ne s’accordent pas sur les vraies origines de ce petit mets alsacien : il n’apparaît en effet que très rarement dans les œuvres et les traces écrites. Pour autant, une autre histoire s’impose.
L’histoire du kouglof : rapporté d’Autriche ?
Le kouglof aurait en fait été rapporté d’Autriche par Marie Leszczynska, épouse du roi Louis XV. Arrivée en France en 1725, elle serait venue accompagnée de ses cuisiniers, qui détenaient un certain savoir-faire dans la confection de pains et de gâteaux. L’un d’entre eux, Nicolas Stohrer, travaillant entre autres pour l’ancien roi de Pologne Stanislas Leszczynski, en exil en France, aurait suivi Marie et Louis XV à Versailles pour leur mariage. Il aurait ainsi été le premier, à cette occasion, à faire goûter le célèbre kouglof aux parisiens.
Un second monument de la pâtisserie est intimement lié à cette histoire : le baba au rhum. Il aurait été inventé plus ou moins fortuitement, à partir d’une base de kouglof trempé dans du vin de Malaga, ou du sirop au rhum. Là aussi les légendes divergent, mais c’est une autre histoire. Tout ça afin de le rendre plus juteux, en tout cas.
Enfin, pour revenir à notre star du jour, la légende veut que ce soit finalement Marie-Antoinette, épousant Louis XVI en 1770, qui rendit véritablement le kouglof populaire à la cour. À l’image des viennoiseries venues d’Autriche, entre autres.
Quelles qu’en soient les véritables prémisses, la forme et le goût de ce fleuron du patrimoine alsacien restent ancrés. Et on le savoure toujours volontiers dans les périodes festives, et finalement tout le long de l’année.
Tant que nous sommes au Nord-Est, découvrez aussi l’histoire du pain d’épices !