Pommes de terre, lardons fumés, oignons et bien sûr reblochon : la tartiflette a légitimement sa place dans la liste de nos plats les plus gourmands et réconfortants. Irrésistible, elle prend place sur toutes les tables en hiver après une journée de ski, pour remplir les corps et les cœurs. Authentique et généreuse, on l’imagine ancestrale, historique : mais quelles sont les véritables origines de la tartiflette ?
Son prédécesseur : la pela
Avant de devenir cette star emblématique de nos hivers, la tartiflette tire ses origines d’un plat légèrement plus modeste. Un plat paysan et rustique, préparé en Haute-Savoie, appelé la pela. Il se composait alors de pommes de terre rissolées, d’oignons et de lard, le tout cuit dans une poêle à manche très long, que l’on nommait alors pela (la pelle en patois savoyard). Les sources divergent, mais certaines s’accordent à dire qu’à l’inverse de la tartiflette, la pela ne contenait quant à elle, originellement, pas encore de fromage. D’autres évoquent que la pela contenait déjà des restes de reblochon, alors parfois surnommée « fricassé de reblochon ».
Quoi qu’il en soit, faite d’ingrédients locaux, qui tiennent au corps, la pela était donc un plat montagnard qui offrait l’énergie nécessaire pour affronter les durs froids d’hiver.
Les vraies origines de la tartiflette
Découlant de son aînée, la tartiflette ne va pas tarder à s’imposer. Elle comporte alors un élément phare qui la distingue de la pela : le vin blanc. D’où vient son doux nom ? Tout simplement du mot tartiflâ, qui signifie pomme de terre en savoyard !
C’est en fait dans les années 1980, donc très récemment, qu’elle est popularisée. Et ce, par le Syndicat Interprofessionnel du Reblochon. Souhaitant faire croître la vente de son fromage régional, le syndicat a stratégiquement promut le plat. Sur les bases de la pela donc, en y insérant de grosses tranches du généreux reblochon. Une pierre deux coups : la vente de reblochon fut largement boostée, et la tartiflette rapidement inscrite comme plat national français. Initialement stratégie commerciale, elle a en fait fait de ce plat un véritable petit fleuron du patrimoine culinaire français !
C’est donc, contrairement à ce qu’elle nous inspire, tout récemment qu’est née la tartiflette.
Fun fact : savez-vous pourquoi le reblochon s’appelle ainsi ? En patois savoyard, « blocher » signifiait traire les vaches. Les paysans du Moyen-Âge, contraints de verser une taxe sur la quantité de lait qu’ils avaient trait, se mirent à traire les vaches en deux temps, pour en cacher une partie. Cette astuce clandestine prit alors le nom de « re blocher » : traire deux fois. C’est de cette maligne idée que s’est donc inspiré le nom de notre fromage savoyard !
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