Objet du quotidien mais surtout symbole du savoir-faire français, le couteau de Laguiole est une petite star qui n’a plus rien à prouver. Pourtant, derrière sa lame élégante se cache une histoire bien plus complexe.
Un couteau chargé de symbole
Pour connaître l’histoire du couteau de Laguiole, il faut revenir au XIXe siècle, en 1829 plus précisément.
Le Laguiole (à prononcer laïole) naît dans un petit village du même nom, niché dans l’Aubrac, en Aveyron. (D’ailleurs, on vous laisse découvrir les plus beaux villages de l’Aveyron).
À savoir : la coutellerie arrive dans ce village à la fin du XVIIIe siècle et commence à se faire un joli nom à partir de 1860. À ce moment-là, les paysans ont grandement besoin de couteaux robustes et pratiques.


Pour créer celui que l’on connaît désormais, les couteliers s’inspirent du « navaja » espagnol et du couteau local de l’époque, le Capuchadou (un petit couteau pliant à la lame pointue). C’est à ce moment que le fameux couteau se voit octroyer sa lame spécifique, son manche courbé, un cran de sécurité et qu’apparaît la célèbre abeille, devenue son symbole.
Abeille ou bien mouche. De ce côté-là, deux équipes s’affrontent et de nombreuses théories, voire des légendes, ont vu le jour. En effet, certains affirment notamment qu’il s’agit en fait d’une abeille impériale, offerte par Napoléon aux habitants de Laguiole en reconnaissance de leur courage lors de ses nombreuses guerres.
Mais il est également bon de savoir que dans le monde de la coutellerie, cette partie, située à la tête du ressort, s’appelle une mouche.
Le couteau de Laguiole : une appellation floue, des copies partout
Mais attention, Laguiole n’est pas une marque déposée. Dans les années 80, faute de protection juridique, des entreprises, notamment en Asie, se sont approprié le nom. Résultat ? Des couteaux Laguiole à prix dérisoire qui n’ont jamais mis un pied sur les terres aveyronnaises.
Une bataille juridique a longtemps opposé la commune de Laguiole aux marques commerciales. Si vous souhaitez savoir comment reconnaître un vrai couteau Laguiole d’un faux, voici quelques sites qui vous donnent de bons conseils : Laguiole Benoit, Knives and Tools ou encore Sabatier K.
Un vrai Laguiole c’est avant tout un travail manuel. Chaque pièce est montée, ajustée, polie à la main. Le manche peut être en corne, en bois précieux, ou en matériaux plus contemporains, mais toujours travaillé avec minutie. Certains modèles d’exception demandent plusieurs jours de fabrication.
Des maisons historiques comme Forge de Laguiole, La Coutellerie Honoré Durand ou encore Benoit l’Artisan perpétuent ce savoir-faire en Aveyron.
Acheter un couteau Laguiole, c’est s’offrir un morceau d’histoire dans la poche, mais aussi participer à la préservation d’un savoir-faire historique et précieux.
Est-ce qu’on ne finirait pas sur une anecdote ?
Et bien on dit que lorsqu’on vous offre un couteau Laguiole, il faut donner une pièce en retour pour ne pas « couper » le lien d’affection ou d’amitié qui vous lie.
Avant de partir, découvrez l’histoire de Thiers, capitale française de la coutellerie.