Depuis toujours, la ville de Lyon est considérée comme une ville secrète et mystérieuse. Elle s’est façonnée au gré d’un riche héritage et de nombreux événements historiques pendant plus de 2000 ans. Aujourd’hui on vous liste 5 anecdotes historiques de Lyon, avec un petit bonus. Cher intéressant (pardon, cliché).
La fondation de Lyon, une origine complexe
Près du confluent, sur les bords de Saône (actuel Vaise), les adorateurs de Lug (le principal dieu Celte) vinrent marquer leur territoire six siècles avant notre ère.
C’est ensuite la première colonie romaine, en 43 av J.-C., qui baptisa la ville Lugdunum.
Ce nom, signifiant « colline de Lug« , est issu de la légende celte racontant l’errance de Momoros et Atepomaros, un druide et son frère, un roi guerrier.
Selon cette légende, les frères celtes commencèrent à creuser des fondations sur les bords du « Arar » (la Saône) à la demande d’un oracle. Des corbeaux envahirent aussitôt le lieu, annonciateurs du dieu Lug. C’est ce qui explique son nom par la suite.
Quel était le métier du créateur de Guignol ?
Arracheur de dents ! Laurent Mourguet a fabriqué ses marionnettes pour détourner l’attention de ses clients pendant qu’il leur arrachait les dents. Le célèbre Guignol est né en 1808.
Un constat tout de même : on redouble toujours d’ingéniosité pour tromper les enfants.
Le dauphin François de France, fils de François Ier, meurt dans la « quasi future capitale de France »
J’ai inventé ce terme, mais ça se tient ! François Ier, grand roi de la Renaissance, songeait à faire de Lyon la capitale de la France. Lyon était alors une capitale économique européenne rayonnante.
Août 1536, le roi fait route vers la Provence afin de livrer bataille contre Charles Quint. Il fait étape à Lyon, accompagné de son fils François, 18 ans. Le dauphin fait alors une partie de jeu de paume très disputée. Son écuyer, Sébastien de Montecuculli, lui serre alors un verre d’eau glacée. François Junior (pourquoi pas après tout ?) se sent aussitôt mal, mais le périple continue.
Sur la route, à Tournon, le dauphin décède. François Ier, fou de rage, venge la mort de son fils préféré en torturant puis écartelant l’écuyer. La foule, comme de coutume, participe à la punition en traînant les membres du condamnés dans toute la ville.
Quant au souverain, on dit qu’il oublia alors toute ambition pour la ville sur le Rhône…
Le Vieux Lyon a failli être éventré par une voie express
En 1960, le projet Louis Pradel prévoit la création d’une voie express détruisant la moitié du vieux Lyon (qui était à l’époque insalubre) pour faciliter le déplacement des véhicules. L’idée était de créer une sortie d’autoroute face à l’actuel pont maréchal Juin.
Il y eut une telle protestation, notamment par l’association La Renaissance du Vieux Lyon, que le Vieux Lyon devint alors le premier secteur protégé par la loi Malraux (loi de protection du patrimoine historique) en 1964. Le projet fut heureusement abandonné. Heureusement, peuvent se demander les non connaisseurs de la ville ? Je vous invite à vous rendre dans cette magnifique partie de la ville.
Lorsqu’on jetait les Lyonnais aux lions
Au IIe siècle après notre ère, les chrétiens vivaient en minorité, décrits comme un « peuple des catacombes » par l’iconographie romaine de l’époque. Ne pratiquant pas les cultes romains et ne célébrant pas l’empereur Marc Aurèle, le comble du martyre chrétien sera en 177. Blandine des lions, aujourd’hui « patronne de la ville de Lyon » en est la figure la plus célèbre. La lettre des « Églises de Lyon et de Vienne » relate que cette très jeune esclave gauloise fut fouettée, ligotée à un poteau et livrée aux lions. L’histoire raconte que les fauves se couchèrent à ses pieds. Les romains, furieux, l’enveloppèrent d’un filet pour la livrer à un taureau, puis l’achevèrent au glaive. Les corps des nombreux martyrs furent brûlés et leurs cendres dispersées dans le Rhône.
Dans l’histoire, les récits de martyrs ne sont jamais gais. Pensez à cette histoire à votre prochaine visite de l’amphithéâtre !
Bonus : Lyon, tout simplement ville du patrimoine mondial
À l’instar des monuments romains d’Arles et de Nîmes ou des rives de Seine de Paris, Lyon est classée depuis 1998. Schématiquement, le site historique regroupe trois grands espaces correspondant à trois périodes historiques. La colline de Fourvière pour la période antique gallo-romaine ; le Vieux Lyon et une partie de la presqu’île pour la période Renaissance ; les pentes et le plateau de Croix-Rousse pour la période d’urbanisation préindustrielle (liée principalement à l’activité des canuts).
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3 Responses
Le Vieux Lyon l’a échappé belle ! Ce qui ne fut pas le cas du quartier de Perrache avec sa gare, ses trémies et le passage de l’autoroute pour relier le tunnel de Fourvière. Ce n’est pas pour rien que Louis Pradel fut affublé du surnom de « Zizi Béton ». Là où Louis Pradel allait, du béton il laissait.