De sa création environ au IIIème siècle avant notre ère par une tribu gauloise jusqu’à sa prospérité contemporaine, beaucoup (vraiment beaucoup) d’évènements se sont déroulés dans la ville de Bordeaux. De ce fait, on peut s’accorder pour dire qu’il est facile de regrouper des anecdotes sur l’histoire de Bordeaux. C’est un piège, car il est encore plus difficile de n’en garder que 5.
« Capitale mondiale du vin », « Capitale tragique » mais aussi « Port de la Lune » ou encore « Belle endormie ». De nombreux surnoms et descriptions gravitent autour de cette ville qui porte le nom ainsi que la couleur de son vin.
Deuxième ville française à abriter le plus de monuments classés, capitale de la France à trois reprises : 1870, 1914 et 1940. Faute, à chaque fois, à des conflits avec la Prusse/l’Allemagne. Bref, ne nous perdons pas ! 5 anecdotes sur l »histoire de Bordeaux, pas plus, pas moins !
Les épaves de navires de la 2nde Guerre Mondiale dans la Garonne
Si vous vous êtes déjà promenés sur les quais du Port de la Lune, vous avez peut-être déjà remarqué ces silhouettes de navires échoués…
Nous sommes le 22 août 1944. Si vous vous posez la question, Bordeaux n’est plus la capitale temporaire de la France à ce moment-là. L’Allemagne est en déroute depuis le débarquement des Alliés en Normandie, le 6 juin.
Afin de couvrir leur retraite mais aussi de pratiquer la politique de la terre brûlée, l’état-major Allemand ordonne la destruction du port ainsi que l’obstruction de la Garonne, pour empêcher l’ennemi de remonter le fleuve. Résultat : 202 navires sabordés, 175 000 tonnes de fer sur les fonds de la Garonne ! Sous-marins, chalutiers, cargos, pétroliers, sardiniers, tout est envoyé par le fond.
Durant de nombreux mois le fleuve reste impraticable. On détruit de nombreux navires à l’explosif, tandis qu’on déplace simplement les autres sur le côté du fleuve. Aujourd’hui, face aux quais classés à l’Unesco, cinq épaves composent ce que les kayakistes bordelais surnomment « la plage aux épaves« .
Anecdotes historiques sur Bordeaux : le pont de pierre et Napoléon Bonaparte : une croyance populaire ?
Une croyance populaire assez tenance à Bordeaux veut que le pont de pierre est composé de 17 arches. Nombre correspondant au nombre de lettres compris dans Napoléon Bonaparte. Légende avérée à base d’égocentrisme exacerbé ou pure légende urbaine ?
1808. Nous sommes en pleine guerre d’indépendance espagnole, opposant le royaume d’Espagne dit « de Bonaparte » sous le règne de Joseph, le frère de Napoléon, au royaume d’Espagne « Bourbon ».
Napoléon Ier dirige ses troupes vers Bayonne, où l’attend la famille royale espagnole des Bourbons. Sur la route, il constate que la traversée de la Garonne doit se faire en barque, faute de pont. Après ce ralentissement insupportable pour Napoléon et son armée, ce dernier ordonne la construction d’un pont, entre autres.
La ville de Bordeaux, après la révolution et ses excès et la perte de la colonie de Saint-Domingue, n’est pas au mieux de sa forme.
Le pont, initialement prévu sur 19 arches, ne sera achevé qu’en 1822, soit 14 ans après, et 1 an après la mort de Napoléon Bonaparte. Il semblerait donc que le nombre d’arches provienne tout simplement d’un calcul purement mathématique et architectural.
La plus longue rue piétonne d’Europe est à Bordeaux
La rue Sainte-Catherine fut construite entre la place de la Victoire (via la porte d’Aquitaine) et la place de la Comédie (via l’ancienne porte du Médoc). Elle tient son nom de la chapelle Sainte-Catherine, où était situé le bazar de la ville.
C’était la voie commerçante pour la vente de la viande, des tripes et de la farine. Elle mesure 1 250 mètres de long. Voilà. On est plus dans l’insolite que dans l’historique ici, mais il faut de tout !
Et si on allait chercher des anecdotes de l’histoire de Bordeaux plus loin ? Au Moyen-Âge ? À l’Antiquité peut-être ?
La Tour des Sorcières, vestiges du Château du Hâ
Le château du Hâ fut un fort imprenable construit lors du règne de Charles VII, à partir de 1453, à la suite de la reprise de Bordeaux aux Anglais.
Le contexte est riche, puisque 1453 est l’année de la fin de la guerre de cent ans, grâce à la victoire finale à Castillon, à deux pas de Bordeaux. Charles VII est le roi qui, 25 ans plus tard, recevait à Chinon … Jeanne d’Arc. Voilà pour le contexte historique.
Sur le site du fort vous ne trouverez aujourd’hui que le Palais de Justice de Bordeaux ainsi que l’école nationale de la magistrature, qui a remplacé le vieux batiment, à l’exception de la « Tour des Sorcières » et la « Tour des Minimes« .
Mais de quoi parle-t’on exactement ? Prison civile devenue prison d’état (par ici la guillotine !) puis prison politique durant la 2nde Guerre Mondiale, la tour n’a pas cessé de changer d’utilité.
La Tour des Sorcières, aussi appelée tour du diable et tour des Anglais, était appelée ainsi principalement du fait de la peur qu’elle inspirait aux gens de l’époque. Quiconque avait le malheur d’y être incarcéré n’en ressortait jamais … Notamment lorsqu’on était accusés de sorcellerie ! Car il convient de se rappeler que ce que nous appelons aujourd’hui la chasse aux sorcières était particulièrement vive au XVème siècle.
Les innombrables légendes des vestiges du Palais Gallien
Vous avez peut-être déjà croisé les impressionnantes ruines d’un amphithéâtre antique, à deux pas du jardin public ? Le Palais Gallien, construit au IIe siècle de notre ère, nourrit de nombreuses légendes et croyances populaires pendant des siècles.
Ce nom (qui en jette d’ailleurs) apparait en 1367 et suggère que Charlemagne aurait fait édifier pour sa mythique épouse Galiène un palais colossal (Palatium Galianae). Mythique, c’est le mot, puisqu’il n’existe aucune trace historique de cette 6ème épouse.
Plus tard, au XVIème siècle, on attribua la construction de l’édifice à l’empereur romain Gallien. On passe donc de Palais de Galiène à … Palais Gallien !
Nous restons dans le même registre « sorcellerie » que le chapitre précédent puisque pendant longtemps , à l’abandon, le lieu est une vraie cour des miracles et un lieu de culte obscur.
Au Moyen-Âge, on dit que des assemblées lugubres donnaient en ce lieu des messes noires, sabbats et rituels macabres. Et que sorciers et sorcières pouvaient être aperçus dans les airs, sur des chevaux ou des balais … Pierre de Lancre, magistrat et chasseur de sorcières mort au XVIIème siècle disait :
« Le diable est venu tenir ses assises au carrefour du palais Galiène, comme naguère au supplice, Isaac du Queyran, sorcier notable, qui fut exécuté à mort en 1609, l’avoua ».
Alors, ça donne envie d’y passer la nuit, non ?
On espère que vous apprécié ces quelques anecdotes sur l’histoire de Bordeaux. Puisqu’on est dans le sud ouest, ça vous tenterait d’ausculter l’histoire de Toulouse ?
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