À l’origine de nombreuses spéculations, la Merveille, autrement appelée le Mont Saint Michel, déchaîne les passions. Bel et bien inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979, ce site touristique est le plus visité de Normandie. Faisant aussi l’unanimité sur l’ensemble du territoire, on va maintenant opérer un retour dans le temps, à la découverte de l’histoire pour le moins mouvementée du Mont Saint-Michel.
L’origine de la construction du Mont Saint-Michel
Et oui, Le Mont Saint-Michel n’a pas toujours été… En effet, cet îlot rocheux s’appelait autrefois le Mont Tombe. D’après la légende, en l’an 708 l’archange Michel apparaît à saint Aubert, alors évêque d’Avranches. À cette occasion, il lui demande de construire un sanctuaire en son nom.
En 966, une communauté de Bénédictins s’établit et entame la construction d’une première église. À la même époque, un bourg commence même à se développer en contrebas afin d’accueillir les premiers pèlerins. Devant leur affluence, l’église originelle devient trop petite pour tous les accueillir. Les bâtisseurs du XIème siècle entreprennent alors une véritable prouesse architecturale. À savoir, celle d’édifier quatre cryptes tout autour de la pointe du rocher, avant de bâtir sur ces dernières, une église abbatiale autrement plus grande.
Ensuite, il faudra attendre le XIIIème siècle et une donation du roi de France Philippe Auguste pour parachever d’autres travaux. À la suite de la conquête de la Normandie, il permet ainsi d’entreprendre l’ensemble gothique de la Merveille. Celui-ci se compose de deux bâtiments de trois étages, couronnés par le cloître et le réfectoire des moines.
Et il faut dire que ce rocher hors du temps en a vu des vertes et des pas mûres…
Que ce soit avec la guerre de Cent ans, qui a rendu primordiale la protection de notre bien aimé Mont Saint-Michel, grâce à un ensemble de constructions militaires. Lesquelles lui ont tout de même permis de résister à un siège de presque trente années !
Les nombreuses vies de l’îlot rocheux et la reconnaissance de son besoin de préservation
Toutefois, très vite, le Mont Saint-Michel connaît un tout autre destin. En effet, consécutivement à la Révolution française, les moines sont priés d’abandonner l’abbaye qui devient une prison d’État.
De lieu de culte et de retraite spirituelle, elle va se transformer en ce que l’on nommera la « Bastille des Mers ». En raison des marées et autres sables mouvants qui contrarient alors tous projets d’évasion. Jusqu’en 1863, près de 14 000 prisonniers passent entre ces murs. Cependant, les réclamations des écrivains et artistes romantiques de l’époque conduisent à la fermeture de la prison. Si bien que dès l’année suivante, le Service des Monuments Historiques restaure l’édifice et l’ouvre au public.
Afin de s’acclimater à l’essor du tourisme, on construit une digue-route en 1879, faisant perdre provisoirement son caractère maritime au Mont Saint-Michel. Bien qu’occupé par les Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale, le site est miraculeusement épargné.
Puis, l’année 1966 marque finalement le millénaire de la fondation de l’abbaye et le retour d’une communauté religieuse. Ainsi, depuis 2001, les frères et sœurs des Fraternités Monastiques de Jérusalem assument une présence spirituelle permanente en plus d’accueillir les pèlerins et visiteurs du monde entier.
En 1979, l’UNESCO inscrit le Mont Saint-Michel et sa baie à sa liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité. C’est pourquoi, afin de remédier à l’ensablement progressif de la baie et pour préserver son caractère maritime unique, un chantier colossal a été mis en œuvre pour réinventer l’accès au site.
Depuis, le Mont Saint-Michel continue de fasciner et d’accueillir les visiteurs en toute quiétude.
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