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Ces femmes françaises qui ont bouleversé l’histoire

journée internationale des droits de la femme

En cette journée internationale des droits des femmes, nous mettons à l’honneur 5 femmes françaises inspirantes qui ont bouleversé l’histoire. Inspirantes, parfois oubliées, il leur a fallu des années pour que leurs mérites soient reconnus. Alors, parlons-en.

Charlotte Perriand, l’architecte emblématique du mouvement moderniste

Charlotte Perriand
Charlotte Perriand

Sa place dans l’histoire, Charlotte la doit à sa fille Pernette. Ses oeuvres architecturales n’ont été reconnues à son nom qu’au bout de deux décennies après sa mort en 1999. En effet, la Fondation Louis Vuitton lui consacre une exposition en 2020, la sortant enfin officiellement de l’ombre de Le Corbusier.

C’est à 23 ans que le talent de Charlotte Perriand, alors étudiante à l’école des Arts Décoratifs de Paris, est repéré par Charles-Édouard Jeanneret-Gris, alias Le Corbusier. Architecte reconnu, il l’engage dans son agence. Or, à cette période, être une femme dans un cabinet d’architecte n’a que peu de valeur. C’est ainsi que les créations splendides et modernes de Charlotte ont connu leur succès sous le nom de Le Corbusier. Aujourd’hui, grâce à la voix de Pernette, on sait que le mérite de la célèbre chaise-longue basculante, entre autres, revient à Charlotte.

Femme engagée prônant la liberté des femmes, Charlotte pensait les espaces différemment, bouleversant les codes de l’architecture. Notamment, elle a dessiné des cuisines ouvertes sur les espaces communs pour éviter aux femmes de se cantonner au rôle de cuisinière à l’arrière de la maison.

Germaine Tillion, l’ethnologue centrée sur l’humain

Germaine Tillion naît en 1927 en Haute-Loire. Étudiante en ethnologie, elle se passionne pour le monde arabo-berbère et se rend en Algérie française dans les années 30 pour étudier la place des femmes dans les sociétés traditionnelles. Elle revient en France en 1940 et rejoint la Résistance avec sa mère. Or, le cercle clandestin auquel elle appartient est dénoncé par l’un de leurs membres en 1942. Germaine et sa mère sont alors déportées en camp de concentration à Ravensbrück, en Allemagne.

L’ethnologue, confrontée à l’horreur de la nature humaine, parvient néanmoins à observer son environnement sous un autre prisme. En effet, elle utilise les sciences sociales pour tenter de comprendre les rouages d’un camp de concentration. Elle passe donc une partie de son temps à observer, interroger ses camarades, retenir le nom des bourreaux… À la libération des camps, elle assiste aux procès des bourreaux et continue de recueillir des témoignages de rescapés.

Profondément humaniste, elle s’est battue pour chercher la part d’humain dans l’inhumain. En 1947, elle reçoit le prix Pulitzer pour ses actes héroïques pendant la Seconde Guerre mondiale. Décédée en 2008 à 100 ans, elle rejoint le Panthéon en 2015 auprès des 4 autres femmes admises en ce lieu.

Suzanne Noël, première chirurgienne esthétique

Fervente défenseuse du droit des femmes, Suzanne Noël a mené son combat, entre autres, autour du droit de disposer de son propre corps.

Rare étudiante féminine dans le milieu médical, Suzanne se prend d’une vocation pour la dermatologie et la chirurgie. À 35 ans, elle obtient son diplôme de chirurgie et entreprend d’exercer au service de convictions qui lui tiennent à cœur.

Durant la première guerre mondiale, elle répare les visages défigurés des soldats du front et révolutionne des techniques médicales, notamment pour les patientes atteintes de cancer du sein. Mais elle intervient également sur des opérations de chirurgie plastique volontaires, partant du principe qu’un handicap esthétique peut être une cause de nombreuses discriminations. Elle a été la première femme élue à l’Académie nationale de chirurgie en 1947.

Par ailleurs, Suzanne a cofondé la Ligue française pour le droit des femmes en 1924, ce qui représente une grande avancée dans l’histoire des femmes françaises. Ces engagements lui ont valu de nombreuses critiques : « on disait de moi que j’étais deux fois folle”, disait-elle.

Gisèle Halimi, l’avocate engagée pour la défense des droits humains

Gisèle Halimi
Gisèle Halimi ©Olivier « toutoune25 » Tétard
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Gisèle Hamili est une figure dans l’histoire des femmes françaises. C’est dans l’enfance qu’elle développe ses convictions féministes, à la fois bercée par ses lectures et tendant briser l’image qu’elle a de sa mère de « femme traditionnelle peu aimante ». Après l’obtention de sa licence des droits, elle débute sa carrière d’avocate qui aura marqué son siècle par plusieurs exploits marquants.

Le procès de Bobigny en 1972 accusant une adolescente de 17 ans d’avoir avorté illégalement après un viol permet à Gisèle Hamili d’écrire son nom dans l’histoire du droit en France. En effet, elle obtient un sursis lors de cette affaire médiatique et s’impose comme figure de la lutte pour le droit des femmes. En 1971, elle est la seule avocate à signer le manifeste des « 343 » pour le droit à l’avortement.

Elle s’est également engagée pendant 8 ans dans les luttes anticoloniales et défend des indépendantistes tunisiens et algériens. Enfin, en 1981, elle devient députée aux côtés de François Mitterrand et a de nouveaux objectifs en tête, notamment l’abolition de la peine de mort et la dépénalisation de l’homosexualité.

Lorsque Jeanne Barret se travestissait pour faire le tour du monde

femmes françaises histoire - Jeanne Barret
Jeanne Barret

Nous sommes en 1767. Jeanne Barret, brillante botaniste, est éprise d’amour pour Phillibert Commerson, médecin et lui aussi botaniste. Ce dernier est recommandé pour accompagner Bougainville dans un voyage autour du monde. L’objectif est de collecter des espèces florales sur de nouveaux territoires. Jeanne est alors interdite de monter sur le navire du Roi, réservé aux hommes.

Rien n’arrête pourtant le périple des tourtereaux. Bandeau sur la poitrine, cheveux à la garçonne, pantalon, Jeanne entreprend de participer à l’expédition. Elle redouble d’efforts pour travailler aussi dur que possible sur le pont du navire. Hélas, le subterfuge finit par être découvert.

Le voyage se termine donc en 1772, sur l’île Maurice où le couple est accueilli par Pierre Poivre. Des années plus tard, Jeanne Barret fait envoyer des échantillons botaniques à la France. On lui doit la découverte de 3000 espèces de plantes. Louis XVI la nomma « femme extraordinaire » pour avoir été la première femme à faire le tour du monde.

Êtes-vous fascinés par l’histoire de ces femmes françaises qui ont dévoué leur vie à leurs convictions ? Car nous, oui. On vous laisse également découvrir 5 faites sur la vie de Simone Veil.

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