L’Histoire de la Joconde : portrait d’une légende

L’Histoire de la Joconde : portrait d’une légende

Fascinante, énigmatique et sujet de toutes les convoitises depuis des siècles, La Joconde est résolument l’un des tableaux les plus emblématiques de l’Histoire. Son célèbre sourire suscite, à lui seul, près de 20% des visites du Louvre. Mais une telle popularité implique une vie mouvementée. Partons ensemble dans la longue et tumultueuse histoire de La Joconde, chef-d’œuvre de Léonard de Vinci.

La commande, et le modèle

Tout commence au XVIe siècle. Le grand Léonard de Vinci est d’ores et déjà le peintre le plus célèbre de l’époque. L’histoire suggère qu’un riche marchand italien lui aurait passé commande, pour la réalisation d’un portrait de son épouse, qu’il souhaitait immortaliser. Ce dernier n’était autre que Francesco del Giocondo, accompagné de sa belle, Lisa Gherardini.

Léonard de Vinci
Léonard de Vinci

Bien que le doute subsiste toujours, l’identité du portrait est souvent attribuée à cette Dame Lisa. Parce que oui, « Monna » n’est autre que l’abréviation du mot italien « Madonna » qui signifie Madame, et auquel nous devrions donc normalement doubler le « n ». Quoi qu’il en soit, La Joconde serait donc une référence au nom de son mari, francisé par la suite.

On avance aussi parfois que cette dernière tire son nom du mot « Gioconda », littéralement « la joyeuse » en italien. Puisque qu’en effet, le tableau nous montre une femme à l’expression plus ou moins souriante. Bien que les appréciations soient subjectives !

L’Histoire de la Joconde : l’arrivée en France

On date alors la réalisation de l’œuvre entre 1503 et 1506. Et, dès lors, le tableau constitue une des plus belles réalisations du peintre. Mais Francesco del Giocondo en a-t-il vraiment un jour vu la couleur ? Rien n’est moins sûr, puisque Léonard apporte sa toile avec lui quelques années plus tard, en France.

Invité par François 1er, dix ans plus tard, le peintre et sa toile quittent donc tous deux l’Italie pour la France. Et c’est seulement deux ans plus tard, en 1519, que Léonard de Vinci décède, comme offrant au monde son plus grand mystère avant de rendre l’âme.

Très rapidement envoûté par ce ce divin sourire, le roi de France, quant à lui, ne tarde pas à en faire l’acquisition, l’accrochant ainsi dans l’appartement des Bains à Fontainebleau. La Joconde fait donc partie, dès lors, des collections royales.

C’est ensuite au tour de Louis XIV de se l’approprier, l’installant à Versailles vers 1690. Et lorsque le Musée du Louvre fut créé, en 1793, le tableau n’est initialement pas retenu pour y figurer ! La toile reste donc encore quelques années à Versailles, et ce n’est qu’en 1797 qu’elle fait son entrée au musée.

En 1801, la belle fait également un rapide séjour aux Tuileries, dans les appartements de Joséphine de Beauharnais, et réintègre rapidement le musée. Bien que son histoire ne fasse que commencer.

Le vol de la Joconde

Déjà populaire, certes, un événement va pourtant accentuer d’autant plus l’intérêt qui lui est déjà porté. Après près d’un siècle de relative tranquillité, accrochée dans le Salon Carré du Louvre, notre Monna Lisa est victime d’un vol, en 1911.

C’est un vitrier italien du nom de Vincenzo Perrugia à qui l’on doit ce vol. Un matin, il se glisse dans la pièce en question, après avoir passé la nuit dans un placard à balais. Déterminé, il décroche le tableau, démonte son cadre avant de glisser La Joconde sous ses vêtements et de partir avec. À noter que c’est lui qui aurait placé l’œuvre sous ce fameux verre, quelques années plus tôt !

Vincenzo Perrugia
Vincenzo Perrugia – ©dailygeekshow.com

Son but était pourtant humble et patriote : restituer l’œuvre à son pays natal. Mais c’est un véritable scandale qui éclate en France, la foule se désespérant et croyant l’œuvre définitivement perdue à jamais. Pourtant, La Joconde n’est pas loin, cachée à seulement quelques kilomètres du musée, sous le lit du voleur.

Seulement deux ans plus tard, rythmés d’accusations multiples, le tableau fait sa réapparition. Lorsque le voleur rentre en Italie et cherche à le revendre à un antiquaire, ce dernier le dénonce, pour le plus grand soulagement des français.

L’Histoire de la Joconde : ses autres voyages

Par la suite, notre chef-d’œuvre fait de petits voyages ponctuels. Durant les deux grandes guerres, par exemple, on l’évacue par précaution, la plaçant à l’abri des bombardements et des pillages. Elle aurait même voyagé plus de 10 fois entre 1938 et 1945, cachée dans une caisse, simplement immatriculée « MNLP n°0 », pour « Musée National du Louvre Peintures n°0 ».

La Joconde retrouve donc sa place officielle et définitive en 1945, au Louvre. Bien qu’en réalité, elle fut aussi exposée à Washington et New-York de 1962 à 1963, puis à Moscou et Tokyo en 1974 !

Aujourd’hui, elle est le joyau du Musée et celui de notre pays, continuant à fasciner les visiteurs tout en les suivant du regard !

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