Signe national, garant d’une qualité supérieure des produits, le Label Rouge existe depuis 1960. Une mention qui figure désormais sur plus de 400 produits, de la farine aux volailles, destinés ou non à la consommation. Mais concrètement, que dit-elle des produits qui portent cette étiquette ? Aujourd’hui, découvrons tous les tenants et aboutissants de ce sigle et de sa signification.
L’origine du Label Rouge, il y a 60 ans
C’est suite à la loi d’orientation agricole de 1960, marquant avec elle la création des labels agricoles, que naît le Label Rouge. Soucieux du respect des traditions et d’offrir une garantie de qualité aux consommateurs, c’est donc tout d’abord un groupement d’aviculteurs (spécialisés dans l’élevage des animaux de basse-cour) qui est à l’origine de l’initiative.
Seulement 5 ans plus tard, le 13 janvier 1965 précisément, un décret fixe le cadre d’homologation de ce nouveau label. Et ce même jour, le poulet des Landes obtient le premier label de l’histoire alimentaire ! Il s’ouvre désormais à toutes sortes de produits, indépendamment de leurs origines géographiques. Mais soumis à des conditions de production ou de fabrication claires !
Des conditions strictes à respecter
En pratique, ce que promettent les produits sous Label Rouge, c’est un niveau de qualité supérieur par rapport aux autres produits similaires habituellement commercialisés. On entend alors par « qualité » l’ensemble des propriétés et caractéristiques du produit, sa capacité à satisfaire les besoins du consommateur, sur un plan gustatif entre autres. Outre les caractéristiques sensorielles du produit, la qualité supérieure repose précisément sur :
– des conditions de production qui se distinguent de celles des produits similaires habituellement commercialisés
– l’image du produit au regard de ses conditions de production
– les éléments de présentation ou de service
En amont de ce résultat, les produits doivent répondre à un cahier des charges strict, validé par l’Institut National de l’origine et de la qualité (INAO) ainsi qu’homologué par un arrêté interministériel, pour espérer se voir récompensés du Label Rouge ! Selon le type de produits, le cahier des charges diffère naturellement. De la volaille ou des œufs ne seront pas soumis aux mêmes exigences, ni aux mêmes critères. En 2020, 436 cahiers des charges différents étaient homologués ! Mais quelle que soit la catégorie, le niveau de qualité est contrôlé, assuré et reconnu comme supérieur.
À noter qu’une denrée ou un produit Label Rouge peut tout à fait bénéficier simultanément d’une Indication Géographique Protégée ou d’une Spécialité Traditionnelle Garantie. Mais pas d’une Appellation d’Origine (AOC/AOP) !
Des produits de toutes sortes concernés
Et aujourd’hui, plus de 400 labels homologués ! Ces derniers sont facilement identifiables en magasin puisqu’ils seront systématiquement porteurs du logo Label Rouge. Peuvent donc prétendre à ce sigle toutes les denrées alimentaires, de la baguette de pain tradition française à l’ail rose par exemple. Concernant les viandes, ce sont tout particulièrement les volailles fermières de chair qu’il concerne souvent. Mais aussi le porc, l’agneau, le veau ou la charcuterie, tout comme les produits de la mer. Bien sûr, les fruits et légumes également, tels que les fraises Label Rouge du Lot-et-Garonne dont on vous parlait récemment. Et même les produits transformés, comme les pizzas ou les hachis parmentier du commerce sont appelés à la barre. Enfin, les produits horticoles peuvent aussi se voir labellisés, tels que le miel et la farine.
D’autre part, tout produit agricole non alimentaire et non transformé peut espérer la mention. Du gazon ou des plants de géranium sont ainsi tout aussi susceptibles de présenter une étiquette Label Rouge que la volaille des Landes ! Vous pouvez consulter plus précisément la liste de l’ensemble des produits concernés sur le site de l’INAO.
Mais attention, comme vous l’aurez compris, commercialiser un produit de ces catégories ne permet pas d’être aussitôt porteur du Label Rouge. Seul le respect du cahier des charges peut en juger !
L’économie du Label Rouge
Pour comprendre ce que représente le Label Rouge aujourd’hui, quelques chiffres s’imposent. En 2021, l’INAO revendiquait un CA annuel d’1,6 milliards d’euros pour l’ensemble des filières Label Rouge en France. Le label représente en fait 1,5% des produits alimentaires vendus en France ! En 2020, c’étaient 500 millions d’œufs et près de la moitié des poulets entiers achetés qui revendiquaient ce titre.
Une initiative déjà bien ancrée sur le territoire. Elle permet donc d’assurer une certaine qualité, certes, mais aussi de répartir plus équitablement les revenus, en rémunérant à leur juste valeur l’ensemble des acteurs. L’accent se pose également sur la traçabilité du produit, de la production à la consommation. Concernant la filière viande, grande partie des produits LR, les conditions d’abattage, les procédures de découpe ainsi que les dispositions de surgélation se soumettent à des conditions précises.