Entre légendes et multiples batailles, la capitale des Flandres a assisté aux premières loges à de nombreuses grandes dates historiques. Aussi, pour votre plus grand plaisir, il est l’heure de vous en conter quelques unes dans ce florilège d’anecdotes sur l’histoire de Lille.
La légende des Géants de Lille
Il existe une tradition insolite de Géants du Nord. Ainsi, lors des braderies, kermesses et autres ducasses on s’agite pour célébrer les “reuzes” (en flamand) ou les “gayants” (en picard). Dans toutes les villes et villages ou presque, on peut retrouver des folklores différents mais bien souvent, des géants !
On retrouve à Lille une légende datant du XVIe siècle, celle de sa fondation par le géant Lydéric. Phinaert, géant avide et féroce et seigneur du château du Buc, fit massacrer le prince bourguignon Salvaert. Sa veuve parvint à cacher leur fils chez un ermite avant d’être faite prisonnière. L’enfant fut baptisé Lydéric par ce dernier et allaité par une biche.
Plus tard, découvrant les méfaits de Phinaert, Lydéric se dépêcha à la cour du roi Dagobert afin d’obtenir un duel judiciaire avec le géant assassin. C’est ainsi que sur les fondations du futur Lille en 640, Lydéric terrassa Phinaert devant le roi, ce qui lui valut la main de sa fille ainsi que le titre de grand forestier des Flandres. Là, il fonda la capitale du Nord.
Aujourd’hui, cette légende est encore célébrée, notamment lors du défilé des géants de Lille.
Origines de la Braderie de Lille : marché aux puces et tas de moules
Nous aurions pu vous conter “5 anecdotes de l’histoire de la Braderie de Lille”, tant il est complexe de retracer l’évolution de cet évènement au fil du temps. Essayons quand même.
La première trace écrite la mentionnant date de 1127. En effet, c’est lors du XIIe siècle que les valets et servants obtinrent de pouvoir vendre une fois par an les anciens objets/vêtements de leurs maîtres. Pendant des siècles, cet évènement se superposa à la foire de Lille.
Au XVIe siècle, la braderie dure systématiquement 7 jours et cela fait déjà 100 ans qu’on y consomme des moules. Les domestiques, eux, doivent s’empresser de “brader” leur marchandise pour être de retour avant le soir auprès de leurs maîtres.
Le mot « braderie » dérive d’une expression associée autrefois aux métiers de bouche “faire braderie” ou “rôtisserie” et non au fait de vendre de vieux objets.
Anecdotes et grandes batailles de l’histoire de Lille
De par sa position stratégique, Lille a été le théâtre de nombreuses batailles et a connu maintes guerres.
Lors de la guerre de Flandre de 1297 à 1305, le Comté de Flandre, qui regroupe alors quelques-unes des villes les plus riches de l’époque (Lille, Bruges, Douai notamment) entre en guerre face au Royaume de France de Philippe le Bel.
Le roi d’Angleterre se retirant très vite d’une alliance bancale avec la Flandre, les batailles sont très fréquentes et très souvent à l’avantage du Royaume de France. À trois reprises – en 1297, 1302 et 1304 (dernière bataille) – Lille en est le théâtre sanglant.
Beaucoup plus tard, en 1667, c’est la Guerre de Dévolution. Le Royaume de France, grâce à plusieurs jours de siège menés par Vauban et le maréchal de Turenne sur la ville de Lille, obtient la capitulation des Pays-Bas espagnols.
À la suite de quoi Vauban érige la citadelle de Lille, qu’il nomma lui-même “la reine des Citadelles”.
En 1708, durant la guerre de succession d’Espagne, un conflit majeur et déterminant dans l’histoire européenne, Eugène de Savoie parvient à conquérir la ville de Lille lors d’un interminable siège (plus de 5 mois !).
Lors de la Première et de la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands occupent Lille, respectivement en 1914 et 1940. Les alliés la libèrent, mais elle subit à chaque fois de très importants dégâts dus notamment aux bombardements.
Passée de mains en mains au cours des siècles, Lille est une ville meurtrie. Si bien que certains qualifient Lille comme la ville la plus souvent détruite de l’histoire de France.
Les secrets du Beffroi de Lille
Le beffroi de l’Hôtel de Ville de Lille, construit dans les années 1920 et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est l’un des monuments les plus emblématiques de la ville. Au-delà de sa majestueuse architecture, une aura de mystère et de fascination entoure le beffroi de Lille.
Des rumeurs provenant d’historiens locaux persistent sur l’existence de souterrains sous le beffroi et l’Hôtel de Ville, servant de refuges. Une légende urbaine, elle, veut qu’une chambre secrète se trouve au sommet du beffroi, servant à cacher des objets précieux.
Le beffroi est richement orné de sculptures et de bas-reliefs, certains d’entre eux représentant des symboles maçonniques et des figures mythologiques. Certains historiens de l’art suggèrent que ces symboles contiennent des messages cachés ou des références ésotériques. Une question d’interprétation sans doute.
Anecdotes d’histoire de Lille : la piste d’escrime sacrée
Lorsqu’on édifia l’Eglise Saint-Pierre-Saint-Paul durant le XIXe siècle, on n’utilisa sa crypte que pour entasser du combustible pour chauffer l’église. 140 ans plus tard, en 1990, la crypte est devenue une piste d’escrime.
Quoi de plus normal pour une ville qui fut gouvernée au XVIIe siècle par le célère d’Artagnan et où l’escrime est une tradition ?
À l’autre bout de la France, on explore les anecdotes insolites sur l’histoire de Marseille !