Nous connaissons Nadal, Djokovic ou encore le vainqueur 2024 Alcaraz, mais qui était donc Roland Garros ? Un grand tennisman ? Pas vraiment, non. Héros de guerre, précurseur et pionnier de l’aviation, découvrons ensemble qui était ce grand homme, et pourquoi est-ce qu’il a donné son nom à ce stade mythique !
La découverte de sa vocation
Un nom qui nous évoque en premier lieu celui de ce tournoi du Grand Chelem légendaire : Roland Garros. Mais avant d’être ce stade et ce tournoi, Roland Garros était un grand homme, qui a marqué l’histoire.
C’est le 6 octobre 1888 que naît Roland Adrien Georges Garros, à Saint-Denis, sur les terres réunionnaises. Il ne vous aura d’ailleurs peut-être pas échappé que l’aéroport de l’île porte également ce nom. Mais attention, la raison de ce baptême n’est pas seulement dû à sa naissance sur ces terres, mais également au rapport de Roland Garros à l’aviation.
Avant ça, intéressons-nous à sa vie. Vous l’aurez compris, il ne jouait pas au tennis. Mais dès son jeune âge, Roland Garros aime le sport. Avant l’aviation, ce sont le football, le rugby et le cyclisme qu’il pratique régulièrement. Mais affaibli par une pneumonie à l’âge de ses 12 ans, c’est surtout le cyclisme qui lui permet d’entretenir et d’améliorer ses capacités respiratoires.
Roland ne tarde pas à se faire diplômer d’HEC, et à devenir, dès ses 21 ans, créateur d’entreprise. Il crée effectivement à ce moment-là une concession automobile à Paris. C’est cette même année, en 1909, qu’il découvre parallèlement ce qui deviendra sa véritable passion : l’aviation. Il assiste en fait à son premier meeting aérien. Il n’en fallait pas plus pour que Roland Garros s’achète directement un appareil, et commence à apprendre à piloter. Seul !
Qui était Roland Garros ? Entre succès, inventivité et engagement
Seulement 2 ans plus tard, en 1911, rien ne l’arrête plus. Le jeune homme bat déjà un record d’altitude, en montant à plus de 3910 mètres. Il enchaîne alors les meetings aériens, les courses et les réussites, suscitant rapidement une admiration. Roland Garros étonne, et surtout impressionne par son audace et sa détermination, et se place sans attendre comme vedette dans la discipline. Dès 1913, il réalise la première traversée aérienne de la Méditerranée à la Tunisie. Une épopée de plus de 8h, qui ne manque pas d’asseoir sa popularité naissante !
Bref, c’est un succès significatif qu’il embrasse. L’Europe aussi bien que l’Amérique du Sud suit de près ses évolutions. C’est alors qu’à l’arrivée de la Première guerre mondiale, ce grand homme, précurseur et émérite, s’engage. Plus encore, il met en fait au point le tout premier chasseur monoplace doté d’une mitrailleuse tirant à travers l’hélice ! L’armement des aéronefs étant à l’époque presque nul, c’est une véritable révolution pour l’armée française.
Fort de son invention, Roland Garros va au front, et multiplie là-encore les victoires. Jusqu’à ce qu’en 1915, contraint de se poser à terre, il se fasse faire prisonnier par les allemands, avant d’avoir pu mettre le feu à l’avion. L’ennemi ne manquera certainement pas d’inspecter en détail le dispositif, puis de s’en inspirer par la suite. Quoi qu’il en soit, il est désormais entre les mains des allemands, dans lesquelles il ne restera pas moins de 3 ans.
La fin de sa vie, au front
Grossièrement déguisé en officier allemand, l’aviateur réussit enfin à s’échapper du camp ennemi. Mais après ces 3 ans de captivité, il est fermement endommagé, et sa santé n’est plus de mise. Sa myopie, entre autres, s’est accrue, ce qui n’est pas idéal au vu de son métier de pilote. Mais déterminé, audacieux, voire obstiné, Roland Garros retourne au front. Hélas, ce retour n’est que de courte durée, et lui sera fatal. Le 5 octobre 1918, il est abattu en plein vol.
Mais alors, pourquoi attribuer son nom au stade de tennis, nous direz-vous ! C’est en fait un de ses anciens amis d’HEC, Émile Lesueur, qui en fait la demande. Président du Stade Français à l’époque, c’est Roland Garros qui avait, quelques années au préalable, parrainé son ami. En son honneur, Lesueur fait donc demande, 10 ans après son décès, de baptiser le stade Roland Garros. Bien qu’il n’était pas tennisman, ce sont donc son courage, son engagement, mais aussi son inventivité qui lui ont légitimement valu d’offrir son nom à ce grand tournoi. Il avait d’ailleurs à cœur la phrase « La victoire appartient au plus opiniâtre », qu’il inscrivait sur les hélices de ses avions !
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