Si rares sont ceux ignorant qu’on célèbre la Fête de la musique tous les 21 juin, on connaît en revanche moins souvent ses origines. D’où vient cette fête phare, devenue rendez-vous incontournable de l’été partout dans le monde ? Prend-elle racine sur notre beau territoire ? Aujourd’hui, découvrons l’origine de la Fête de la musique, et l’histoire de sa naissance !
L’origine de la Fête de la musique : la naissance des Saturnales de la Musique
On la célèbre tous les 21 juin, date qui coïncide avec le premier jour de l’été dans l’hémisphère nord, nous ne vous apprendrons rien. Célébration de la musique, de la fête et du partage par excellence, c’est une date connue de tous, désormais célébrée aux quatre coins du monde.
Pour en comprendre les origines, il faut premièrement savoir que l’UNESCO crée, en 1975, la Journée Internationale de la musique, dans le but de mettre à l’honneur les diverses expressions musicales à travers le monde. Mais attention, cette journée est célébrée le 1er octobre, et pas le 21 juin. Il faut basculer un an plus tard, en 1976, pour véritablement voir les prémisses de sa création.
Cette année-là, un musicien américain du nom de Joel Cohen travaille alors pour la chaîne musicale France Musique. Et pour célébrer le solstice d’été, mais aussi celui d’hiver (le 21 décembre), ce dernier propose sur la chaîne une programmation musicale spéciale, diffusée durant toute la nuit. Dès le 21 juin 1976, la première édition de ce qu’il baptise les « Saturnales de la Musique » a donc lieu. Mais l’idée est également de faire jouer les groupes de musique sur le territoire. L’Ouest parisien et Toulouse prennent donc le pas dès cette année-là !
Bien qu’elle ne soit pas encore inscrite dans les pratiques culturelles et aussi populaire qu’elle va le devenir, c’est véritablement de cette initiative qu’elle tire ses plus anciennes origines. Mais son histoire ne fait que commencer.
Sa véritable inscription dans les pratiques culturelles françaises
On arrive maintenant en 1981. Le 10 juin de cette même année, François Mitterrand est élu Président. À cette occasion, s’organise la « Fête de la Musique et de la Jeunesse », qui n’est autre qu’un immense concert gratuit sur la place de la République à Paris. Cette journée rassemblera d’ailleurs près de 100000 personnes !
Au vu de l’engouement qu’elle a suscité, véritable rassemblement de joie et de convivialité, deux hommes vont s’en inspirer. Il s’agit de Jack Lang, ministre de la Culture, et Maurice Fleuret, fraîchement nommé Directeur de la musique et de la danse. Mais ce sont aussi ces fameuses Saturnales de la Musique de Joel Cohen dont ils vont s’inspirer. Dans une véritable ambition de révolutionner le domaine de la musique, vers un croisement de tous les genres et de toutes les origines, c’est Maurice Fleuret qui pose les fondements de sa conception. Ce dernier déclare alors « La musique sera partout et le concert nulle part ! », et « une libération sonore, une ivresse, un vertige qui sont plus authentiques, plus intimes, plus éloquents que l’art. ».
Dès l’année suivante, en 1982, les choses se concrétisent. Après une vaste enquête auprès des français, le Ministère de la Culture constate que pas moins de cinq millions de personnes, dont un jeune sur deux, jouent d’un instrument de musique ! C’est une nouvelle révélation, qui témoigne d’un paysage musical français que l’on se doit de mettre à l’honneur. Jack Lang, Maurice Fleuret et l’architecte-scénographe Christian Dupavillon sont séduits. Ils imaginent alors une immense manifestation populaire, qui permettrait l’expression de tous les musiciens.
Très poétiquement, le 21 juin 1982, naît la toute première Fête de la musique de l’histoire ! Une date symbolique de l’arrivée de l’été, également jour le plus long de l’année.
Un engouement démesuré, qui franchit les frontières
Au-delà de toutes les espérances, la fête prend une dimension absolument colossale. Ce sont des milliers d’initiatives qui se multiplient sur tout le territoire. Dans les rues, les places, les squares ou même les gares : la musique est partout. Et l’ambiance séduit les foules.
Si bien que la fête franchit rapidement les frontières ! Dès 1985, à l’occasion de l’Année européenne de la Musique, plusieurs pays s’y mettent. En 1997, c’est même une charte qui est signée à Budapest : « La Fête Européenne de la Musique ». Elle invite tous les pays, même hors Europe, à s’associer à cette célébration. En moins de 10 ans, 85 pays dispersés dans les 5 continents reprennent la Fête de la musique !
C’est donc une réussite des plus sensationnelles que cette initiative a connu, et connaît toujours aujourd’hui. Succès international, phénomène de société et ode à la musique sans égal, la Fête de la musique ne se présente plus, offrant moments de joie et souvenirs mémorables à chacune de ses éditions !
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