L'histoire du métier de tonnelier, un héritage jamais démenti

L’histoire du métier de tonnelier, un héritage jamais démenti

La France est la reine des tonneaux, de bois on vous rassure. Véritable prouesse et tour de main d’artisans passionnés, on ne vous apprend peut-être rien en vous mentionnant que de l’artisanal, le métier est passé en partie à l’industriel de luxe. Décryptage d’un métier encore en vogue, celui de tonnelier et son histoire.

Le métier de tonnelier au cours de l’histoire

Connu depuis l’Antiquité, le tonneau ou barrique était dans les usages. Mais on doit sa fonction de moyen de transport de marchandise plus tard aux Gaulois. Notamment pour leur fameuse cervoise.

Répandu en Europe depuis plus de 2000 ans, cette invention gauloise servait d’abord à conserver des produits solides ou les salaisons. Par la suite, cet objet pratique et nécessaire a démontré tout son mérite dans la conservation de liquide. Et plus particulièrement afin d’assurer le vieillissement du vin, de la bière ou de l’alcool.

Profession qui avait son petit succès au Moyen-Âge, on va maintenant revenir sur le premier âge d’or du métier de tonnelier.

L'histoire du métier de tonnelier
L’histoire du métier de tonnelier, un héritage jamais démenti

Initialement appelés « charpentiers de tonneau », car associés aux statuts des charpentiers, les maîtres tonneliers ou « barilliers » étaient déjà réunis en corporation au IXème siècle. C’est finalement en 1398 qu’intervient la séparation entre ces deux corps de métier. Cette décision est la volonté de Charles VI et se voit ensuite confirmée en 1444 par Charles VII de France.

Par la même occasion, ce dernier octroie aux tonneliers barilliers le privilège de déchargeurs de vin. C’est-à-dire qu’ils étaient les seuls autorisés à débarquer le vin qui arrive par bateau. Au Moyen-Âge, il s’agissait ainsi d’une fonction décisive et intégrée au sein de l’économie.

Leurs fabrications étaient nombreuses et essentielles, allant des baquets aux barils en passant par les seaux, les hottes et bien sûr les tonneaux.

De plus à cette période, les rois disposaient de leurs propres tonneliers. Lesquels devaient entretenir les barils et les récipients contenant la mesure d’un muid de vin. Mais en plus de ça, ils occupaient une autre fonction historiquement avérée du règne de Charlemagne à celui de saint Louis. Il s’agit de la fonction d’échanson, qui les chargeait de servir à boire à la table d’un roi.

Des temps plus difficiles mais le maintien des savoir-faire

Héritiers de 2000 ans de tradition, les tonneliers ont toujours pris part à l’univers fascinant du vin.

À l’heure actuelle, on utilise principalement le tonneau pour l’élevage du vin et des alcools en fûts de chêne. Malgré les innovations technologiques, aucune machine n’a complètement remplacé l’homme dans la fabrication des barriques. Alliant ainsi une fabrication mécanique et manuelle.

De nos jours, la tonnellerie ne représente plus que 10% de ce qu’elle était.

En 1874, le Bordelais comptait plus de 60 employeurs, 2000 ouvriers tonneliers et des centaines d’artisans. En 1940, la France rassemblait une soixantaine de tonneliers. Quelques années plus tard, l’industrie a indéniablement perdu de sa superbe et n’existe plus que par les grands vins.

Avec plus de 70 entreprises de tonnellerie en France, ce qui représente environ 2 000 personnes employées dans le monde de la tonnellerie et environ 658 000 fûts produits en France, la France reste le leader mondial en la matière. Une cinquantaine d’entre elles appartiennent à la Fédération des Tonneliers de France qui représente 90% de la production.

Situées au cœur des grandes régions viticoles historiques de France (les Charentes, l’Aquitaine et la Bourgogne), au plus près des besoins des entreprises, trois écoles assurent en France la transmission du savoir-faire des tonneliers.

Alors, est-ce que vous connaissiez l’histoire du métier de tonnelier ?

Autre figure dans l’histoire vinicole, on vous raconte l’épopée du château de Goulaine !

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